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270                SOUVENIRS ET MANUSCRITS

 Koztbue trouva qu'elle avait été volée, pendant la Révolution,
par quelques adorateurs du grand poète, observe-t-il; et,
quant à lui, si 1 occasion l'eût favorisé, il convient bonnement
que les moines ne posséderaient plus le sablier.
   La bibliothèque du couvent de Sant' Onofrio garde encore
un buste en marbre de l'écossais Barclay, auteur de YArge-
nis, espèce de roman politique écrit en latin. Jean Barclay
a son tombeau dans l'Eglise, ainsi qu'Alexandre Guidi, poète
italien, mort en 1712.
    Nous avons vu à Rome d'autres reliques de Torquato Tasso,
et nous croyons qu'elles méritent d'être signalées, tout au
 moins comme curiosité bibliographique.
    Il se trouve, au Cours [Viadel Corso), un libraire qui s'oc-
cupe spécialement des livres anciens, qui les connaît à mer-
 veille, et qui les vend fort chers. M. Petrucci en possède
 une assez grande quantité que les étrangers viennent voir et
dont ils emportent toujours quelque portion.
    Quand nous vîmes M. Petrucci, il venait de faire une dé-
couverte très curieuse et qui indique dans l'auteur de la Jéru-
salem délivrée un soin et des habitudes studieuses qu'on a
voulu plus d'une fois lui contester. Le livre que M. Petrucci
avait reconnu pour un livre de Torquato Tasso, était tout dé-
labré à l'extérieur, et a pour titre : Historia di Roberto Monaco
délia guerra falta da principi Chrisliani conlra Saracini per
l'acquisto di Terra Sancta, Iradottaper M. Francesco Baldel-
li inFiorenza MDLII, in-8. Cette histoire de Robert le Moine
a été lue très attentivement par Torquato, comme le prouvent
les indications jetées en marge, et qui sont bien réellement de
son écriture irrégulière et brusquée. On peut se convaincre
que beaucoup d'endroits près desquels il a mis un coup de
plume ou écrit un nom propre, sont venus prendre dans le
poèmeune certaine place. Nous relevâmes, séance tenante,
quelques-unes de ces notes :