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J8f> DE LA CHUTE DE L'HOMME on conçoit parfaitement pourquoi le créateur a établi que nous en serions la cause occasionnelle, car il fallait bien que ces phénomènes ne se produisissent qu'à notre volonté. Si notre corps se remuait sans nous, nous n'aurions point la li- berté physiologique; si notre esprit produisait des idées sans nous, nous n'aurions point la liberté psychologique; si notre cœur se liait d'amour sans nous, nous n'aurions point la li- berlé morale; enfin, si la terre produisait sans notre appel, nous n'aurions donc point non plus occasion , dans cette sphère extérieure, de développer par le vouloir et le travail les forces de noire liberté. Conséqucmment, nous ne pour- rions mériter ni par notre vie intérieure, ni par notre vie ex- térieure, ni par aucune des choses faites dans ce but. Tandis que notre ame, notre corps, tout ce qui nous entoure n'a été créé que pour nous fournir l'occasion, par le moyen de nos efforts libres, de fonder noire personnalité. L'acte répété et constant de notre volonté, soit par le corps, soit par l'esprit, s'appelle travail. De la, le travail est pour l'homme la source de toute production spirituelle et maté- rielle. Il a dû être invité au travail par l'attrait môme des biens temporels, parce que le travail est le grand exercice de sa liberlé. Le travail est tout ce qu'il y a de plus important dans ce monde après l'amour ; si celui-ci forme le cœur, ce- lui-là forme notre personnalité. Aussi tout a été organisé sur la terre pour le travail et pour l'amour : le champ et la fa- mille. Comme il suffit que l'homme aime pour être heureux, il suffit aussi qu'il travaille pour produire. Il est inutile qu'il sache comment cela se fait, pourvu que cela se fasse. Newton, dans son cabinet, emploie aussi aveuglément les fa- cultés de son esprit, que le laboureur les propriétés de son champ; le premier médite sans savoir comment de cet acte résulte l'idée devant son esprit, comme le second sème sans savoir comment de cet acte résulte une plante dans son