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KT DE SA KÉPAKATION. 181 L'union, ou le bonheur dans l'infini résulte du don que les divines perfections se font d'elles-mêmes : tout l'être divin n'est qu'un incommensurable don de lui-même. Et sembla- blement, lorsque l'homme fait à Dieu le don de son cœur, comme ce cœur s'unit à Dieu el se joint à l'infini, il devient sacré comme Dieu. Sacer-fteri, devenir sacré, ou être en sacri-fice (1). Mais l'homme, pour se donner el devenir sacré, est obligé de se dépouiller de son propre moi el de porter son centre en Dieu; celle manière de devenir sacré, ou saint avec Dieu, est pour l'homme un renoncement à lui-même. De là ce second sens a prévalu seul à ses yeux dans le mol de sacrifice. La créature, en perdant ce besoin extrême de se don- ner et de s'unir à Dieu, n'a dès-lors plus considéré le don de son cœur à Dieu comme ce qui la rend sacrée avec lui, mais comme l'abandon de sa propre personne ; et dès- lors le mot de sacrifice n'a plus exprimé, dans le langage de l'homme, qu'un triste renoncement. Mais comme toute la création a été faite pour retourner à Dieu, et y donner l'octave de l'éternelle harmonie, dans l'univers entier était restée l'idée du sacrifice ; et tous les peuples offraient des sacrifices à l'Eternel. Seulement l'homme étanl sans amour, offrait ce qui n'était pas lui, le sang des animaux, et jusqu'à la vie de son semblable. Il offrait tout en sacrifice, excepté celui de son cœur. Car l'homme n'aimant plus, ne se sacrifiait plus à Dieu. Comment l'homme aurait-il conlinué de s'offrir à Dieu, lors- (t) S. Augustin, expliquant l'état d'innocence, dit qu'Adam et Eve dans le paradis terrestre, étant purs de tout péché, s'offraient à Dieu eux-mêmes, comme des hosties sans tache, el qu'ils ne lui offraient point d'autre sacrifice. Et Nicole remarque : qu'il n'y aura plus de sacrifice dans le Ciel, parce que les élus jouiront de Dieu.