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180                DE LA CHUTE DE //HOMME

législation a remplacé la liberté morale, et les passions se
sont substituées à l'amour.
    Alors s'achèvera le plan merveilleux de la création. Au
système primitif de la conservation, viendra se joindre le sys-
tème continuel de la réparation : étant dans le domaine du ré-
vocable, l'homme a autant besoin d'être réparé, que sortant de
de l'infini, il avait besoin d'être conservé. Ella famille éter-
nelle, qui a voulu cet enfant de son sein, restera continuelle-
ment penchée, comme une mère, couvrant de ses plus tendres
soins les misères de ce faible et si précieux enfant.
    Ainsi :
    1° 11 faut que Dieu habite le temps avec l'homme, pour
rester avec tout le poids de ses mérites dans la balance qui
fait pencher de son côté les forces éternelles de l'être;
    2° Il faut que Dieu, fixé dans le temps, y devienne d'une
manière sensible la lumière et la nourriture de l'ame, pro-
portionnellement à ce que la raison et le cœur ont perdu de
la contemplation et de la possession de l'extase;
    3° Il faut que Dieu, étant ici-bas, devienne le sacrifice de
l'homme à la place de ce cœur qui ne sait plus se donner ;
que Dieu s'offre continuellement à l'être, et qu'en s'offrant ce
 soit l'homme qui se soit offert.
    Car premièrement, si Dieu n'est pas là pour continuelle-
 ment soutenir l'homme dans l'état surnaturel, qui l'empê-
 chera de retomber comme le premier jour ? Secondement, si
 Dieu n'est pas toujours là pour nourrir et éclairer surnatu-
 rellement son ame, qui pourra la sustenter et la conduire?
 Troisièment, qui offrira le cœur de l'homme, si Dieu n'est
 pas là, pour continuellement offrir ce sacrifice sans tache que
 Dieu attend pour pouvoir l'introduire dans sa vie absolue.
    Car le sacrifice est le fait même de l'existence de l'être. Il
 l'est dans l'absolu, où l'être vil sur sa totalité, et il Testa plus
 forte raison dans le créé, où l'être ne vil point sur lui-même.