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                      ET DE SA RÉPARATION.                     177

par la grâce habituelle. Dans son péché contre l'amour, il
déchut de l'état divin, il déchut du pouvoir de mériter Dieu.
Son esprit était clair et sa volonté droite, parce que, par un
reflet de la lumière surnaturelle, son esprit avait la vue de la
vérité, et sa volonté l'amour du bien. Parla perte delà grâce,
son esprit a été obscurci et sa volonté détournée. En lui la
matière, dont le but est tout près, s'est révoltée contre l'esprit,
dont le but avait disparu ; et tout son être est tombé dans
un état digne de pitié !
    Il faut maintenant que la grâce, premièrement guérisse
l'infirmité de la nature, secondement fasse croire, espérer
et aimer surnaturellement Dieu, pour que l'homme puisse ,
comme auparavant, mériter la vie éternelle. L'homme après
le péché, comme le remarquent les théologiens n'a pas plus
besoin de la grâce de Dieu, mais pour plus de choses : au-
paravant, il n'en avait besoin que pour mériter, depuis il en
a besoin pour guérir (1).
    Avant sa chute, l'homme avait besoin du secours absolu
pour s'élever au dessus de sa nature ; depuis sa chute, il a
besoin du secours absolu pour revenir d'abord au niveau de
sa propre nature. Les premières suites de la faute de l'homme
durent être tout naturellement la privation des dons abso-
lus que la grâce ajoutait à son être, comme l'amour pas-
sionné de Dieu, une vue enthousiaste de sa beauté, un senti-
ment délicieux de sa sainteté, et enfin ses pouvoirs miraculeux
sur la nature. En perdant l'amour, l'homme perdit tout ce
qu'il avait de surhumain !
   L'absolu devait rester maître ! Où le mal avait abondé pour
détruire, l'amour devait surabonder. Dans le Verbe, qui
est l'auteur de la nouvelle grâce, la nature humaine n'est pas
seulement rétablie, elle est unie à la nature divine d'une ma-

  ( 0 Sum. (le S. Thomas, pars prim. quœst. 95, art. 4.
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