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 178               DE LA CHUTE DE L'HOMME

nière qui ne peut plus être détruite. Le fait surnaturel est
devenu une loi comme le fait de la nature ; et, désormais in-
troduit par Dieu dans la création, le phénomène de la grâce
s'opère positivement et dans toute sa force.
   La vie surnaturelle, comme nous l'avons remarqué, ne
pouvait résulter de la nature et des facultés de l'homme ; au-
trement, après la chute, il n'y aurait pas eu besoin d'un se-
cours extraordinaire. La réparation n'aurait pas eu lieu ;
par sa nature et par ses facultés, l'homme aurait pu se relever.
   Voyons comment cet acte de réparation a pu s'établir et se
continuer dans le temps.


                       CHAPITRE XVI.


    COMMENT L'ACTE DE LA RÉPARATION SE CONTINCE-T-IL
                        DANS LE TEMPS?



    L'homme ne s'entretient pas de sa propre substance, l'être
 relatif ne vit en définitive que par l'absolu. Mais privée par
 le fait de la création de la vue immédiate de l'infini, et plon-
gée dans les éloignements du temps, comment l'ame pourra-
 t-elle se nourrir de Dieu?
    Et de plus, l'ame a fait une chute qui a rompu les rap-
ports naturels de créoconservation qui la rattachaient à la
source de son être. Cette première chute n'est pas la seule ;
à chaque instant, la liberté déchaînée brise de plus en
plus les rapports qui fixaient l'ame dans son Dieu.
    Que sera-ce que ce premier acte de réparation qui ne re-
médiera qu'à la première chute de l'homme? L'ame est res-
tée libre; elle est restée toujours passionnée pour le présent