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DU TOUTES LES ACADÉMIES. 165 également se partager non seulement entre les hommes de tous les lieux, mais entre les hommes de tous les temps sans jamais s'épuiser ni même s'amoindrir, quelle ne serait pas sa valeur et quel nombre pourrait l'exprimer? Or, telle et plus grande encore, est la valeur de toute découverte scientifique. Sans jamais ni s'épuiser ni s'amoindrir, elle peut se partager également entre les hommes de la génération actuelle et de toutes les générations futures, c'est un bienfait qui se répand sur l'espèce humaine tout entière. Considérez encore que chaque découverte sert d'échelon pour arriver à de nouvelles découvertes, et comprenez maintenant l'inestimable valeur des travaux scientifiques. Mais les gouvernements ne peuvent leur venir en aide d'une manière plus efficace qu'en hâtant et protégeant l'avènement de cette grande association scientifique, dont je viens de tra- cer grossièrement le tableau. Elle me paraît impérieuse- ment requise pour aller plus avant dans la recherche de la nature. Une belle place serait réservée à l'Académie de Lyon, au sein de cette confédération de toutes les Académies du monde. Etablie au centre d'une population immense, d'un pays si riche par les souvenirs historiques, par le commerce et l'industrie, voisine des grands fleuves et des hautes mon- tagnes, féconde en hommes distingués dans les lettres, dans les sciences et dans les beaux arts, sur combien de grands problèmes ne serait-elle pas appelée à fournir les renseigne- ments les plus précieux, et à jeter les plus vives lumières ! Que d'importants phénomènes de toute nature seraient placés sous son immédiate surveillance ! Vous le voyez, Messieurs, à défaut d'autres titres à vos suf- frages, j'avais au moins celui de savoir apprécier ce que vous êtes, et le germe fécond d'avenir que renferme votre noble institution. Voilà pourquoi dans mon désir d'être plus étroi- tement uni avec vous, j'ai osé courir le risque d'en être