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                 DE TOUTES LES ACADÉMIES.                   ICI

tés, chaque science ou au moins chaque ordre de sciences y
aurait son représentant. Dans ces étals-généraux des lettres
et des sciences se rencontreraient les hommes les plus savants
et les plus profonds de l'Europe et du monde. Ils discute-
raient entre eux sur les découvertes, sur les difficultés nou-
velles survenues dans chaque science, ils décideraient entre
deux méthodes, deux théories, deux hypothèses; ils convien-
draient, avant de se séparer, des points à approfondir et des
expériences à faire simultanément.
   Ce serait là, Messieurs, un vrai congrès scientifique, jetant
de la lumière sur toutes les questions, en résolvant quelques-
unes avec toute l'autorité de la science et du génie, et impri-
mant à toutes les Académies centrales une impulsion qu'elles
transmettraient à leur tour aux Académies locales. Richement
dotées par la munificence éclairée des gouvernements, elles
ne devraient pas reculer devant les plus difficiles et les plus
coûteuses expériences, elles pourraient encourager toutes les
découvertes par de magnifiques récompenses. Combien une
dotation de plusieurs millions à l'Institut de France ne hâte-
rait-elle pas les progrès des sciences ! Que de questions se-
raient résolues par des expériences qu'aucun particulier n'est
assez riche pour entreprendre ! que de génies seraient exci-
tés par la grandeur des récompenses !
   Ces idées d'une association scientifique universelle ne sont
pas nouvelles ; elles ont été, de nos jours, développées avec
éclat par les Saint-Simoniens qui, eux-mêmes, pouvaient les
avoir empruntées à Bacon. En effet, Bacon, vers la fin du
XVI e siècle, proposait une organisation semblable comme un
des moyens les plus efficaces pour l'avancement des sciences.
11 en reproduit l'idée, il en développe les avantages dans plu-
sieurs passages du Novum organum et du De dignitate et de
augmentis Scientiarum. Il recommande aux savants de ne pas
travailler isolés et de mettre en commun tous leurs efforts et
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