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456         D'UN PLAN D'ASSOCIATION UNIVEHSELLÊ
    Voilà, Messieurs, ce qu'est aujourd'hui l'Académie, égale-
ment digne d'estime, et par son but et par les hommes dont
elle se compose. Permettez-moi, maintenant, de me placer à
un autre point de vue, de considérer non plus le présent, mais
l'avenir et de vous montrer dans les Académies de toutes nos
grandes cités les membres épars qui, réunis, doivent former
un grand corps et les germes féconds d'une association scien-
tifique qui, un jour, doit s'étendre sur notre globe tout entier.
11 ne suffit pas, dans l'intérêt de l'avancement des sciences,
que les Académies soient en elles-mêmes bien composées et
bien organisées, il faut encore qu'elles se rattachent étroite-
ment les unes aux autres par des relations régulières, il faut
qu'un lien fédéralif unisse entre elles toutes ces petites répu-
bliques indépendantes pour former une république universelle
des lettres et des sciences. Aujourd'hui règne encore l'anarchie
dans le monde scientifique. Savons-nous exactement ce qui se
passe dans les principalesAcadémies de province, dans les Aca-
démies, par exemple, de Strasbourg, de Bordeaux, de Tou-
louse, etc.? Toutes ces Académies ne publient pas régulière-
ment des Mémoires, et si elles en publient comment échan-
ger les observations et les critiques? comment engager une
discussion à l'occasion de ces Mémoires? ou voit-on quelque
entente commune entre les travaux de ces diverses Acadé-
mies, quelque accord à poursuivre un même but, à accomplir
en même temps une même série de recherches ? Ces mêmes
Académies sont tout aussi isolées de l'Institut de France
qu'elles sont isolées les unes des autres; elles n'en reçoivent
ni impulsion ni direction, et à leur tour elles ne lui renvoient
pas, si ce n'est accidentellement, les observations et les expé-
riences particulières qui pourraient abréger les travaux et rec-
tifier les généralisations des hommes placés à la tête de la
science.
  Il faut déplorer la même absence de communications