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ÎJE TOUTES LES ACADÉMIES. 167 régulières entre les grandes Académies de l'Europe savante, entre Paris, Londres, Berlin, Vienne, Saint-Pétersbourg. Il est vrai que des comptes-rendus, des collections de Mémoires, s'échangent régulièrement entre ces Académies, mais ces comptes-rendus et ces mémoires s'appliquent au passé et non à l'avenir, ils exposent ce qui a été fait et non ce qu'il fau- drait faire, ils ne prescrivent pas tel ou tel ensemble de re- cherches, ils ne donnent pas une impulsion vers un môme but, ils ne peuvent suppléer à un commerce régulier d'obser- vations, d'objections, de réponses, de renseignements et d'in- dications, encore moins à des discussions en commun. Aussi quelle absence d'ordre, d'accord et d'harmonie dans les efforts des hommes qui cherchent la vérité! Point d'unité, poin! d'ensemble dans les observations, dans les expériences, dans les recherches de toute espèce, soit sur le monde physique, soit sur le monde moral. Les uns perdent le temps à refaire longuement et péniblement une expérience déjà faite, à dé- couvrir ce qui déjà est découvert, à traduire un livre déjà tra- duit; les autres, dans leur ignorance des tentatives malheu- reuses, soit de leurs devanciers, soit de leurs contemporains, s'obstinent à résoudre un problême insoluble et à venir se briser contre un écueil que d'autres, depuis longtemps, on! connu et signalé. Combien s'épuisent vainement à trouve: seuls ce que depuis longtemps ils auraient trouvé en compagnie d'hommes qui, ailleurs, se livrent aux mêmes recherches? Combien sont arrêtés par le manque d'un document qu'une Académie étrangère consultée eût immédiatement produit '.' Combien, enfin, abandonnés à eux-mêmes, faute d'instru- ments, de machines et d'argent, ne peuvent conduire à terme les expériences les mieux connues et les plus décisives? Je ne fais qu'indiquer une bien faible partie des retards et des obstacles qu'apporte aux progrès des sciences l'isolement des Académies. Le mal esl dans l'isolement, le remède esl