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                     HYGIÈNE DES FAMILLES.                       1*23
nombre. Le moment est venu de relever l'homme de sa déchéance,
en éloignant de lui tout ce qui peut altérer et corrompre le principe
de la vie, et en le ramenant dans les voies où il pourra retrouver
ses attributs originels, la beauté, la force et la santé.
   Parmi les biens de ce monde que l'homme recherche avec le plus
d'avidité, le premier de tous est la santé : la santé est le prin-
cipe de toute jouissance et de toute activité, et la condition néces-
saire du libre exercice des facultés du corps et de l'esprit.
   Emporté au delà des bornes du possible par les sublimes ins-
tincts qui le poussent incessamment vers l'infini et l'absolu, l'homme
aspire à la santé idéale.
    La santé absolue dans le monde de la vie, le bien et le beau
absolu dans le monde moral sont autant de formes diverses de
l'idéale perfection, que l'humanité , à toutes les époques de son
existence, s'est efforcée d'atteindre, mais qu'il n'est pas dans ses
destinées de réaliser ici-bas. La science et la raison apprennent à
l'homme que la santé parfaite est une abstraction et un rêve chi-
mérique; que tout ce qui est organisé tend à la destruction ; que
tout ce qui vit doit cesser de vivre, et que la nécessité do souffrir
et de mourir est une des lois primordiales de son être. Nous ne
pouvons donc aspirer qu'à une santé relative et en rapport avec les
exigences de notre nature périssable.
    L'hygiène est cette branche des sciences anthropologiques, qui
enseigne à l'homme les moyens propres à conserver sa santé, et
lui apprend quelles sont les conditions nécessaires à l'accomplisse-
ment régulier des fonctions de son organisme. Ce simple énoncé
suffit pour faire comprendre que cette science touche aux intérêts
les plus chers de l'humanité. Malgré la sagesse et l'utilité de ces
préceptes, malgré les laborieuses recherches qui ont servi à son
édification, malgré les publications nombreuses et les généreux ef-
forts qu'elle a provoqués, l'hygiène est loin d'avoir apporté dans
le monde tout le bien qu'on doit en attendre. Ses bases sont po-
sées depuis bien des siècles, et ses préceptes écrits dans bien des
livres, et cependant c'est à peine si elle a franchi les limites de la
théorie et de la spéculation pure, pour entrer dans les voies d'une
application large et efficace.