Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
124                  HYGIÈNE DES FAMILLES.
   En cherchant les causes de cette infériorité pratique, nous croyons
les trouver dans l'ignorance et l'inertie du plus grand nombre, et
surtout, dans l'indifférence égoïste des puissants de ce monde,
et de tous ceux auxquels appartient l'initiative des grandes réformes.
   Ceux qui gouvernent ne craignent pas de faire de l'autorité,
et de l'arbitraire, lorsqu'il s'agit de veiller à leur propre conser-
vation ; ils hésitent ou s'abstiennent sous des prétextes, frivoles ou
mensongers, lorsque la vie de leurs semblables est en péril. Au nom
de la liberté et de l'inviolabilité humaine, ils laissent le travail-
leur épuiser ses forces et briser ses membres par un labeur in-
cessant, et puiser dans ses aliments et dans l'air qu'il respire des
germes de maladie et de mort ; ils autorisent l'exploitation de
l'homme par l'homme ; ils souffrent qu'à chaque instant, et sous
leurs yeux, les sources de la vie et de la santé soient corrompues
par les dépravations et les débauches de tout genre. Ce n'est pas
sans une profonde indignation que nous voyons cette perversité à
l'ordre du jour, non seulement impunie, mais encore entourée d'hon-
neurs, de considération et de richesses.
   Nous sommes profondément convaincu que ce n'est pas d'en
haut que doivent partir les réformes salutaires que nous appelions
de tous nos vœux. Il faut que tous les hommes de bonne volonté et
de dévoûment conspirent ensemble à la réalisation de cette grande
œuvre, et n'attendent pas que l'impulsion soit donnée par les ré-
gions supérieures de l'ordre social. Il faut que les hommes spé-
ciaux travaillent à la diffusion des connaissances et des préceptes
hygiéniques. Pour atteindre ce but, il est nécessaire que le savant
parle un langage intelligible pour tous, et qu'il consente à donner
à ses idées et à ses écrits une forme attrayante, s'il veut les faire
pénétrer dans la vie pratique. Ces conditions nous ont paru eu
grande partie remplies, dans le traité de VHygiène des Familles,
que vient de publier récemment M. le docteur Devay.
   L'auteur définit l'hygiène : « Une science qui a pour but la
conservation et l'amélioration du système organique humain. »
Cette définition nous paraît plus exacte que toutes celles qui
ont été données jusqu'à présent. Considérer avec la plupart des
auteurs l'hygiène comme élant seulement Y art de conserver la