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120 HYGIÈNE DES FAMILLES. de leurs semblables, et qui travaillent à le rendre meilleur; mais, nous sentons que les bornes trop restreintes d'une analyse ne nous permettent pas de résoudre cette importante question, qui est depuis longtemps le sujet habituel de nos méditations. Tout en reconnaissant la suprématie de l'homme sur tous les autres êtres de la création ; tout en nous inclinant devant les ad- mirables ressources de sa vaste intelligence, nous me sommes pas cependant de ceux qui, dans l'exagération de leur enthousiasme pour ce qu'on appelle la civilisation et le progrès, croient que les temps sont proches, où l'humanité, arrivée aux limites que la pro- vidence a assignées à son développement, devra s'arrêter dans sa marche ascendante. Pour nous, le progrès ne consiste pas seulement à franchir l'es- pace avec une rapidité qui tient du prodige, à asservir à notre vo- lonté et à nos caprices les agents de l'atmosphère, à arracher aux corps bruts le secret de leur composition, à percer les montagnes et à traverser les mers. Toutes ces conquêtes dont l'homme s'enor- gueillit à juste titre, ne doivent pas lui faire oublier qu'il en est de plus glorieuses, de plus nobles et de plus conformes aux vues de la providence et aux destinées qui lui sont réservées ici bas ; nous voulons parler de celles qui, peuvent le conduire dans la voie progressive de son amélioration et de son perfectionnement, soit comme être organisé et vivant, soit comme être moral. Pour ne parler ici que de ce qui se rattache à la nature de l'homme considéré au point de vue de la race, nous croyons que le moment est venu de réunir tous nos efforts pour le relever de la déchéance dans laquelle il est tombé. On ne saurait se le dissimu- ler plus longtemps, l'espèce humaine, dans les centres de civilisa- tion surtout, marche à grands pas dans la voie funeste de sa dégra- dation physique et moral. L'homme, créé à l'image de Dieu, s'éloigne de plus en plus de son type primitif et divin, et les sources de la beauté originelle menacent de se tarir en lui, tant elles sont al- térées ! Loin de nous l'idée de vouloir faire revivre le culte payen do la forme et l'adoration de la Chair et de la matière ; ces erreurs ont disparu à jamais avec les civilisations qui les ont enfantées.