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MONOGRAPHIE DE L ' É G L I S E DE VILLARS. 57 faitement logique, dut être plus basse que la nef, voûtée en cul-de-four, énergiquement frappée du sceau de l'authenti- cité basilicale, comme toutes les apsides de l'ère romano-by- zantine; puis le parallélogramme de la nef fut tardivement flanqué des deux rangées de chapelles que nous aurons à vi- siter. Ici donc, comme en beaucoup d'églises, les hommes de l'école dite gothique, conspirèrent contre le passé, et vou- lurent en rhabillant le vieux temple à leur mode, laisser l'em- preinte de leur passage : on trouva l'apside trop étroite et trop sombre, et on l'enfla : on voulut avoir des chapelles colla- térales pour des autels votifs, et on les construisit, sans s'oc- cuper si on donnait au vaisseau une largeur sans proportion avec sa hauteur et sa longueur. — Toutefois, ici les rapports, au point de vue des dimensions, n'ont pas cessé d'être assez satisfaisants. La nef unique est une épreuve grossière de l'architecture romano-byzanline de la troisième période, comme la façade. Sur cette terre de Dombes où les relations avec l'Italie étaient fréquentes, où l'esprit antique, l'esprit romain survivaient aux révolutions politiques qui tendaient à faire prévaloir les hom- mes et les choses du nord, il n'est pas rare de trouver des ba- siliques toutes latines par la forme et par le fond. Celle de Villars fut du nombre: elle n'a jamais admis la voûte, celte importation septentrionale que l'Italie a constamment re- poussée, et qui date seulement de la deuxième période, c'est- à -dire de la phase rétrograde et barbare du type romano- byzantin. L'invasion des idées du nord n'a pas empêché à no- tre petite basilique de conserver son plafond, il soffitto des Italiens. Seulement ce plafond horizontal, de bois, est d'une extrême simplicité: il se compose de bardeaux sobrement or- nés de compartiments en cercles et en losanges inscrits dans un caisson, comme cela se voit à l'église de Ghalamont et à celle de Saint-Etienne de Montluel. Quatre gros piliers très