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58 MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE VILLARS. massifs et très informes servent de soutènement au clocher et déterminent un espace qui s'arrondit supérieurement en cou- pole. Ces quatre piliers sont unis par un arc sensiblement ogi- val. Le chœur présente une figure assez rare, il se forme de deux pans rectilignes et de trois pans égaux à la région apsi- daire. II résulte de cette disposition que le fond de l'apside est coupé carrément, tandis que les deux murs de clôture de flanc suivent une direction diagonale. L'ensemble de la région est donc pentagonal: il appartient exclusivement à l'architec- tonisation en vigueur dans le XVe siècle, précisément un peu avant que sa recherche ne dégénérât en corruption. Trois croisées largement développées, finement et richement ner- vées, éclairent cette apside, à l'angle gauche de laquelle s'é- lève ce reppsitorium célèbre que feu H. Leymarie a dessiné sous le nom de crédence. Le repositorium dépose encore ici des antiques usages de l'église de Villars et prouve que si la tradition basilicale fut interrompue dans l'architecture, elle ne le fut point dans les rites. On sait assez que les tabernacles adhérents aux autels majeurs, sont une invention du XVI e siècle, propagée, encouragée par les Jésuites, tout comme les ignobles gradins, et contre laquelle réclame la voix austère de la liturgie primitive. Le repositorium était le lieu d'asserva- tion secondairement employé pour les saintes espèces. Celui de Villars est un petit chef-d'œuvre de la profilalion du XVe siècle; mais il est prétentieux et entortillé. Dans plusieurs églises de Saône-et-Loire et de la Gôte-d'Or, le repositorium intérieur avait une manifestation ostensible au dehors, et qui n'existe pas ici. Les chapelles s'échelonnent aux deux flancs de la nef, et accompagnent la région du chœur, de manière a former comme deux apsides mineures. Toutes ces chapelles, moins une, offrent l'ornementation du XVe siècle qui édifia le chœur et le repositorium. La chapelle apsidaire, à droite du specla-