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48                   MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

autrefois entre elles les nations de la Gaule et les peuples
Scandinaves. Cette espèce de gouvernement fédéral était plus
commun qu'on ne pense chez les peuples de l'antiquité. Mais
de tous ces états, le plus important fut toujours celui gou-
verné par Atlas, le plus célèbre des fils de Neptune et par ses
descendants. Ils donnèrent apparemment leur nom à la mon-
tagne principale du pays, nom qui, de là, passa à la contrée
tout entière (1). La capitale môme des descendants d'Atlas
devint le chef-lieu de toute la confédération (2).
    Je ne répéterai pas ce que Platon nous marque, dans les
deux dialogues que nous avons vu plus haut, de la splendeur
de la ville capitale, de la magnificence du principal temple,
de la fertilité du pays, de la richesse des habitants, .de la puis-
sance des rois et des cérémonies extraordinaires qui accom-
pagnaient leurs réunions et leurs conférences dans la capi-
tale générale de la contrée. Ces détails, quelque fabuleux
qu'ils paraissent au premier abord, ne sont point invraisem-
blables. Nous avons indiqué l'antique civilisation de l'Ethio-
pie, dont Diodore rend témoignage. C'est à peu près au temps
 que l'Atlantide florissait que fut bâtie Thèbes, cette célèbre
métropole de la haute Egypte, et qu'elle fut embellie d'une
partie du moins de ces temples, de ces édifices superbes que
 tant de siècles ont admirés, et qui servent de monuments
 éternels pour constater d'une manière éclatante la civilisa-
 tion déjà si avancée de ces temps si reculés (3).
    (r) L'Atlantide pourrait aussi avoir pris son nom du nom que portait
sans doute alors l'Ethiopie, mère-patrie des Atlantes. Car voici ce que dit Pline:
« Universa vero gens, /Etlieria appellata est, deinde Atlantia, mox a Vuleani
filio iEtliiope, iEthiopia. » Livre YI, cil. 3o.
    (2) 11 paraîtrait, d'après le récit de Platon (le Timée), que cette capitale
de toute l'Atlantide devait être située vers les Colonnes d'Hercule, au milieu
du pays.
    (3) Les savants de l'expédition d'Egypte, par une suite d'observations sur
 la construction de la terrasse factice sur laquelle on avait bâti cette ville,