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32                      MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

nous prouvera le contraire? D'abord l'histoire des Allantes
entourée de probabilités si grandes, malgré le nuage des siè-
cles, ensuite un fait remarquable que cite Boisgelin dans son
Histoire de Malle, fait qui montre que cette île était habitée
par un peuple civilisé, au temps de la catastrophe qui en
anéantit une partie, ou la sépara du continent. « A un mille
du Bosquet (maison de campagne du grand-maître), du côté
le plus voisin de la mer, est une élévation assez considérable.
De sa partie méridionale on aperçoit des ornières antiques
creusées dans le rocher ; il est facile d'en suivre les traces
jusqu'à la mer, où elles se perdent. Ces ornières ont de qua-
tre à six pouces de largeur et dix à douze et jusqu'à quinze
pouces de profondeur ; elles régnent dans un long espace de
 terrain dont la superficie n'est que du roc. En s'approchanl
du rivage, on remarque que le sol prend une direction in-
 clinée, que les traces des ornières se prolongent sous l'eau
 à une grande profondeur, et aussi loin que l'œil puisse aper-
 cevoir un objet à travers les vagues, ce qui fait présumer
 qu'il y a eu dans cet endroit quelque affaissement considé-
 rable. Comme entre les deux voies formées par les roues des
 voitures, on ne remarque aucun creux semblable à ceux que
 font les chevaux et les mulets, quand ils les traînent, il est
 probable que celles-ci étaient tirées à force de bras et qu'il y
 avait dans cet endroit un entrepôt ou un port considéra-
  ble (1). »
     Remarquons, supposé, ce qui est bien probable, que la
  rupture du Bosphore ait précédé de quelque temps la rup-
  ture des Colonnes d'Hercule que la Méditerranée a dû en-
  vahir bien plus de terres qu'elle n'en occupe maintenant
  et étendre ses rivages jusqu'au pied des montagnes. De là
  vient la trace du séjour des eaux que l'on trouve partout

     (r) Tome I, ch. ; , | ) . 176.