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                    MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                 33

sur les côtes de l'Italie, de la Grèce et de l'Afrique, traces
que Strabon (1) reconnaît : car, après avoir cité plusieurs
preuves de cet envahissement de la mer, il termine en disant :
« Il faut avouer qu'une grande partie de nos continents a été
quelque temps inondée. » « Si des bords de la mer, dit Pom-
ponius Mêla (2), on s'enfonce dans l'intérieur, à une distance
considérable du rivage, on aperçoit, dit-on, çâ et là, dans
des campagnes d'ailleurs stériles et abandonnées, si toutefois
la chose est croyable, des arêtes de poissons, des débris de
coquillages, des rochers qui paraissent avoir été limés par
les flots, comme ceux qu'on voit au sein des mers, des a n -
cres de vaisseaux incrustées dans les montagnes, et beaucoup
d'autres phénomènes de ce genre, qui tous sont autant de
preuves et de vestiges de l'ancien séjour des eaux sur ces
contrées lointaines. » De là vient celte tradition de la Grèce
que rappelle Platon dans un passage cité par Strabon (3),
et que nous avons cité plus haut. De là vient entre autres la
tradition particulière de Samotbrace dont parle Diodore et
dont nous avons fait mention.
    Mais après l'ouverture des Colonnes d'Hercule, une masse
immense d'eau a dû s'écouler par le détroit dans l'Océan, et
diminuer la Méditerranée jusqu'à ce qu'elle ait atteint le n i -
veau que demandait la nature. Voilà pourquoi plusieurs terres,
plusieurs îles ont apparu alors sur les eaux qui les avaient
envahies, et que cette mer a abandonné une partie de ses
conquêtes. C'est h ce fait que nous devons attribuer le nom
donné par la Grèce antique à une île célèbre de l'Archipel
qui renfermait un de ses sanctuaires les plus renommés. C'est
 l'île de Délos, dont le nom grec ÀrçXoa veut dire découverte.


  (i) Livre I.
  (2) Livre I, ch. 6. Trad. de Fradin.
  ;3) Livre I.
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