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18 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE. au Canada où un espace de cent lieues de pays, occupé par des montagnes et des rochers fut changé en une plaine im- mense, entrecoupée de lacs et de ruisseaux (1). La partie orientale, étant moins volcanique que la partie occidentale, dût échapper à la destruction. Aussi subsiste-t-elle maintenant encore, et sous le nom général de Maugreb ou de Barbarie, comprend les étals de Maroc, de Fez, d'Alger, de Tunis, de Tripoli et les deux versants de l'Atlas (2). Cette submersion de l'Atlantide occidentale fut sans doute procurée par la rupture ou du moins par l'élargissement vio- lent du détroit des Colonnes d'Hercule, et aussi parla rupture du Bosphore qui répandit dans la mer Méditerranée, que la tradition nous représente bien moins étendue alors qu'elle ne l'est aujourd'hui, les eaux d'une autre immense Méditer- ranée qui couvrait une partie de l'Asie intérieure. Mais essayons de prouver, si non la certitude, du moins la haute vraisemblance de ces grands et terribles événements. Quant au premier, la rupture des Colonnes d'Hercule, la tradition va nous apporter des témoignages frappants. Stra- bon (3), si réservé à admettre les croyances populaires, assure cependant que l'Océan, arrêté longtemps par les terrains qui joignaient l'Europe à l'Afrique, avait rompu cette barrière (t) Le tremblement de terre qui, en i556, ravagea la province de Chansi, en Chine, peut encore être cité : plus de 60 lieues de pays furent abîmées et englouties. (2) L'Afrique supérieure orientale porte cependant en plusieurs endroits des traces d'un terrain volcanisé, tels que dans le Haroudja noir, chaîne de collines entre le Fezzan et l'Oasis d'Audjelah (Voyez Ritter, Géographie, physique de l'Afrique, tom. III, p. 299 ; Ilornemann, Voyages, tom. I, p. 86; Rennell, dans l'Appendix au voyage précédent, même tome, page 223, et le texte remarquable de Pline qu'il cite, et qui prouve que les Itomains connais- saient la configuration de ce pays: Morts ater a noslris diclus, a nalura similis adusto, livre V, ch. 5). (3) Livre III.