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328 particuliers. Ces dispositions furent cultivées de bonne heure parles maîtres sous qui il eut l'avantage de faire ses premières études (1). » C'est à l'un de ces maîtres , au P. de Bussières déjà mort, qu'il voulut dédier la Philosophie des images énigmatiques. Yoici ce qu'il dit de ce Jésuite : « Il entendait parfaitement l'art des devises, des emblèmes , des énigmes et de toutes les espèces d'images savantes, dont il prenait plaisir de me faire remar- quer les beautés , et de m'en donner des règles d'une manière aisée et méthodique , et même de m'exercer à en faire sur di- vers sujets. Il me fit composer durant un an toutes sortes de petits discours sur la forme des harangues des anciens histo- riens , et m'en donnait tous les jours des arguments en six ou sept lignes de sa main , avec l'indication des endroits de Dé- mosthène, de Cicéron, de Quintilien , de Tite-Live, de Sallusle et de Quinte-Curce que je pouvais imiter, et me fesail ampli- fier les plus beaux traits des déclamations des orateurs de son temps. Il avait l'esprit net, solide, judicieux, et il s'était rendu aisé par le travail ce qui pouvait manquer à son génie , qui n'était ni si vif, ni si plein de feu que celui de quelques autres de mes maîtres (2). » « Dès l'âge de quinze ans, Menestrier fut admis au noviciat des Jésuites^ où il avait souhaité d'entrer aussitôt qu'il en put former le désir. Après avoir achevé son cours de philosophie, on l'occupa, selon la coutume, à enseigner d'abord les huma- nités et ensuite la rhétorique , qu'il professa à Chambéry , à Vienne et à Grenoble (3). Il se distingua , dans tous ces en- droits , par la facilité de son esprit et par sa prodigieuse mé- moire, et y acquit une très-grande réputation. Pendant les sept années qu'il fut occupé à cet exercice , il joignit à l'étude de la langue grecque et de la latine, et à la lecture des anciens (i) Mêm. de Trévoux, 1705 , avril , pag. 687. (2) A la Mémoire du P. de Bussiire/t, pag. 2-4. (3) De 1650 à 16S6.