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peu ravagés par les boulets de l'escadre, devinrent alors la
promenade générale. Les vastes édifices que contenait l'en-
clos qu'on nommait jardins du Dey, sont maintenant un
hôpital militaire et les jardins ont été métamorphosés en
pépinière expérimentale. Le cimetière de Babelouè't situé
non loin de là, eut aussi à souffrir de l'arrivée de nos trou-
pes. Les tombes des principaux habitants étaient surmon-
tées de turbans en p i e r r e , que les soldats enlevèrent;
quelques pierres chargées d'hiéroglyphes , enfermées en-
tre de petites murailles à hauteur d'appui couvertes de
lierre, étaient entourées de chèvrefeuilles, de jasmins de
lauriers roses etc. etc.. L'enceinte du cimetière plantée
de sicomores , de platanes et de figuiers , était bien au
loin sur la plage, le seul lieu qui offrit de l'ombrage.
   Les cérémonies usitées à l'occasion des funérailles sont
fort simples : immédiatement après le décès, on lave le
corps, on bouche les oreilles, les narines et la bouche,
avec du coton imbibé de camphre ; on le revêt d'habits
neufs, et on le laisse ainsi pendant deux heure?. Les ri-
ches sont ensevelis dans des toiles consacrées, venues
exprès de la Mecque ; le cortège est conduit par un iman
qui le mène à la plus prochaine mosquée, où Ton chante
quelques, versets du Coran. Si le mort est opulent, les
chants recommencent au cimetière; on enterre le corps
sur un plan incliné, la face toujours tournée du côté de
 la Mecque. Après la cérémonie, le cortège reprend le
 chemin du logis, où l'attend un repas et nombreuse so-
 ciété. On bâtit quelquefois autour des tombes une galerie
 couverte où l'on étend un tapis lorsque les femmes veu-
 lent prier. Le cimetière des Juifs n'a ni fleurs ni arbustes ;
 des pierres si soigneusement blanchies à la chaux qu'on
 les prendrait pour du marbre, couvrent les tombes sur