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chevelure noire, brillante et bouclée, dont le béné avait
respecté la beauté, un certain air de paresseuse langueur,
répandu sur tout leur ensemble, s'harmonisait parfaite-
ment avec l'originalité de leur costume; une robe en
forme de tunique, qui s'appelle djouba en arabe, faite du
plus beau velours de Gênes, toute couverte de broderies
d'or et de pierres précieuses, couvrait une autre tunique
de mousselme également brodée d'or, et un large pantar
Ion de soie; ce dernier vêtement offre assez de ressem-
blance avec un de nos jupons dont on aurait cousu le
bas, à l'exception des deux, extrémités, pour passer les
jambes; elles ne portaient point de bas, mais elles avaient
 trois paires de pantoufles,, les unes sur les autres. Les
premières, de maroquin jaune, de forme exactement
 ovale j avaient été quittées en entrant, les secondes, en
 velours vert uni en couvraient d'autres en velours rouge,
 faites comme des mules, très-pointues et richement bro-
 dées d'or. La coiffure était digne en tout point de toutes
 ces magnificences. Les cheveux tressés en nattes innom-
 brables , mêlés à une profusion de perles et de turquoises,
 étaient attachées avec des mouchoirs de mousseline brodés
 d'or, et formaient un nœud de côté; un diadème étince-
 lant de pierres précieuses, surmonté d'un croissant, était
 placé au-dessus de ce turban superbe ; un caprice plein
 d'élégance avait substitué deux fleurs naturelles aux bou-
 cles d'oreilles.
   Après s'être dépouillées de leurs djoubas, Moun et
Mollah nous conduisirent dans une troisième chambre,
où un immense bassin de marbre blanc nous servit de
baignoire commune. L'eau, tiède d'abord, acquit bientôt
un tel degré de chaleur, qu'il nous devint impossible de
la supporter; nous sortîmes de la baignoire sans en éprou-