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329 auteurs tout ce qui peut perfectionner ses connaissances dans les belles lettres , l'étude de l'histoire , du blason , des devises, des médailles, des inscriptions , des décorations, et de tout ce que les monuments anciens et modernes peuvent fournir dans un genre semblable. Quoique, dans la suite, il eût acquis , en toutes autres sciences auxquelles il s'était appliqué, toute la capacité qu'on peut désirer dans un homme savant, il faut convenir néanmoins que c'est surtout dans Ce genre de littérature qu'il avait une érudition qui lui était par- ticulière, et en quoi personne ne l'égalait. « Etant retourné à Lyon, pour étudier en théologie, il y fit une épreuve de sa mémoire, en présence de la reine Chris- tine de Suède (1), qui lui attira l'estime et l'admiration de cette princesse. Elle passait pour aller à Rome, et ayant fait l'honneur aux Jésuites de venir voir leur collège , comme on parlait de diverses personnes distinguées par leur mémoire, le P. Mehestrier fut cité ; et afin de se convaincre par elle- même de ce qu'on disait de lui, la reine fit prononcer et écrire trois cents mots, les plus bizarres et les plus extraordinaires qu'on pût imaginer ; il les répéta tous d'abord dans l'ordre qu'ils avaient été écrits, et ensuite en tel ordre et tel arrange- ment qu'on voulut lui proposer. « Quelque temps après , le roi étant venu à Lyon (2), les Jésuites , pour répondre autant qu'ils pouvaient à l'honneur qu'il leur fit de venir chez eux , jugèrent à propos de faire re- présenter sur le théâtre de leur collège, par les principaux en- fants de la ville , une pièce qui pût donner quelque divertis- sement à sa Majesté. Ce fut le P. Menestrier qui fut chargé de ce soin, et toute la cour admira l'invention du ballet, la beauté de la décoration et la manière dont la fête fut exécutée. On ne fut pas moins content de la beauté du dessin qu'il donna aussi en ce temps-là , pour peindre la grande cour du (1) En 16S7. (5) En 1658.