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fougueux Grégoire IX prétendit que la mauvaise volonté de
l'empereur l'avait seule engagé à revenir en Italie ; il lança
 contre lui une excommunication ; Frédéric, de son côté, prit
des mesures énergiques ; il rassembla des troupes , et souleva
les seigneurs romains contre le pontife , qui fut obligé de
quitter Rome et d'habiter successivement plusieurs villes for-
tifiées de l'Italie. L'empereur retourna ensuite en Orient.
 Grégoire IX, connaissant alors ses projets, et irrité de ce
qu'il ne s'était pas même fait relever de son excommunica-
tion avant de partir, défendit à tous les ecclésiastiques de
la Terre-Sainte de l'aider dans son entreprise; il fit ensuite
entrer des troupes dans le royaume de Naples , sous les or-
dres de Jean de Brienne, beau-père de Frédéric. Celui-ci,
en apprenant ces événements, se hâta de conclure un traité
avec Mélédin, sultan d'Egypte (1) ; par ce traité, Frédéric
était reconnu roi de Jérusalem ; le sultan, eu outre , lui
cédait les villes et districts de Bethléem , Nazareth et
Sidon ; le temple de Jérusalem devait rester aux Sarrasins,
avec la faculté d'y exercer librement leur culte. L'empereur
revint ensuite en Italie, où, après avoir repris en très-peu
de temps toutes les places qui lui avaient été enlevées , il fit
un traité de paix avec Grégoire IX, le 23 juillet 1230. Pen-
dant quelques années, la bonne intelligence subsista entre
eux ; on vit même le grand Frédéric se faire le complice d'un
fanatique pontife, et ordonner de livrer aux flammes des
hommes convaincus d'hérésie ; mais la paix ne pouvait être
solide entre un empereur et un pape : de nouvelles discus-
sions s'élevèrent bientôt; le pape insistait pour une nouvelle
expédition en Orient, dans les intérêts de l'Eglise ; il exigeait
que la possession du temple de Jérusalem fût retirée aux
Sarrasins. Frédéric, instruit par l'expérience , répondit qu'il
ne ferait point la folie d'entreprendre une guerre hors de
l'Italie, tant qu'il ne serait pas sûr d'avoir la paix dans ses

  (i) 4 mars 1229.