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420 fougueux Grégoire IX prétendit que la mauvaise volonté de l'empereur l'avait seule engagé à revenir en Italie ; il lança contre lui une excommunication ; Frédéric, de son côté, prit des mesures énergiques ; il rassembla des troupes , et souleva les seigneurs romains contre le pontife , qui fut obligé de quitter Rome et d'habiter successivement plusieurs villes for- tifiées de l'Italie. L'empereur retourna ensuite en Orient. Grégoire IX, connaissant alors ses projets, et irrité de ce qu'il ne s'était pas même fait relever de son excommunica- tion avant de partir, défendit à tous les ecclésiastiques de la Terre-Sainte de l'aider dans son entreprise; il fit ensuite entrer des troupes dans le royaume de Naples , sous les or- dres de Jean de Brienne, beau-père de Frédéric. Celui-ci, en apprenant ces événements, se hâta de conclure un traité avec Mélédin, sultan d'Egypte (1) ; par ce traité, Frédéric était reconnu roi de Jérusalem ; le sultan, eu outre , lui cédait les villes et districts de Bethléem , Nazareth et Sidon ; le temple de Jérusalem devait rester aux Sarrasins, avec la faculté d'y exercer librement leur culte. L'empereur revint ensuite en Italie, où, après avoir repris en très-peu de temps toutes les places qui lui avaient été enlevées , il fit un traité de paix avec Grégoire IX, le 23 juillet 1230. Pen- dant quelques années, la bonne intelligence subsista entre eux ; on vit même le grand Frédéric se faire le complice d'un fanatique pontife, et ordonner de livrer aux flammes des hommes convaincus d'hérésie ; mais la paix ne pouvait être solide entre un empereur et un pape : de nouvelles discus- sions s'élevèrent bientôt; le pape insistait pour une nouvelle expédition en Orient, dans les intérêts de l'Eglise ; il exigeait que la possession du temple de Jérusalem fût retirée aux Sarrasins. Frédéric, instruit par l'expérience , répondit qu'il ne ferait point la folie d'entreprendre une guerre hors de l'Italie, tant qu'il ne serait pas sûr d'avoir la paix dans ses (i) 4 mars 1229.