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138 Lyon, quand l'armée conventionnelle eut pris possession de la ville, la moitié de la maison Tolozan, de la place du Plâtre, fut convertie en une caserne d'infanterie, et la maison du quai Saint-Clair fut occupée par les repré- sentants du peuple en mission à Commune-Affranchie, ce q u i , très-probablement, les préserva toutes deux de tomber sous les coups du marteau révolutionnaire. Quand des temps moins mauvais furent revenus, Louis Tolozan reparut à Lyon ; mais il n'y joua aucun rôle politique. Parvenu à un très-grand âge, sous l'Empire, il vivait retiré dans le beau château d'Oullins, qui avait appartenu â l'archevêque de Lyon, Mal vin de Montazet, et dont il avait fait l'acquisition plusieurs années avant sa mort, arrivée le 10 décembre 1811. Louis Tolozan avait été reçu membre associé de l'Aca- démie des sciences et belles-lettres de Lyon en l'année 1786. Nous ne connaissons de lui aucun écrit ; mais il est certain qu'il avait de l'instruction, un goût délicat, et qu'il s'exprimait avec grâce et facilité; il avait des con- naissances très-positives dans les beaux-arts, et la belle collection de tableaux et de gravures qu'il possédait avant la l'évolution annonçait en lui un amateur des plus éclai- rés. Louis Tolozan était d'une taille fort avantageuse, et sa figure, très-belle, respirait la douceur et la bonté; il avait beaucoup de noblesse et d'élévation dans le caractère, et personne, avant l u i , n'avait fait les honneurs de la place de prévôt des marchands à Lyon avec plus de grandeur et de magnificence que lui. Il n'avait eu, de son mariage avec Marie-Anne Audra, que trois filles, dont l'une épousa M. le marquis d'Ambert, colonel d'infanterie; une autre fut mariée à M. le comte de Mauroy, officier aux gardes de l'un des princes frères de Louis XVI ;