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que ses supérieurs changèrent de sentiment et le destinè-
rent à professer la théologie. Il s'engagea donc à un deuxième
cours qu'on ne lui donna pas le loisir d'achever. En 1631,
il fui obligé d'aller à Paris , où le prince Maurice de Savoie ,
alors cardinal, voulut l'avoir auprès de lui et le choisit pour
son confesseur.
   Le cardinal de Richelieu lui fit proposer d'écrire contre
un théologien espagnol, qui avait blâmé l'alliance que le roi
Louis XIII venait de contracter avec les protestants d'Allema-
gne , par le ministère du cardinal. Théophile Raynaud ne
crut pas devoir se prêter à ses vues. Accoutumé , d'ailleurs , à
la tranquillité de l'élude , il goûta peu ce nouveau genre de
vie, il demanda son congé et retourna à Lyon. Peu après , il
se rendit à Grenoble , où il ne demeura qu'un an, ayant eu
ordre de partir pour Chambéry. Pendant le séjour qu'il fit en
cette ville, l'évêché de Genève vint à vaquer, en 1637 , par
la mort de Jean-François de Sales, frère et successeur du
saint évêque de ce nom. Les membres du sénat de Chambéry,
qui connaissaient le zèle et les talents du P. Raynaud, de-
mandèrent pour lui le siège vacant, mais il désavoua leurs
démarches , quitta Chambéry , et obtint la permission d'aller
à Lyon ; il y passa dix-huit mois, et fut renvoyé , en 1639 , à
Chambéry.
    Le P. Monod , son confrère, venait d'être renfermé dans le
château de Montmélian, sur les instances du cardinal de Ri-
chelieu ; Raynaud chercha tous les moyens d'adoucir la cap-
tivité de son ancien ami, mais Richelieu , indigné déjà contre
lui, ne put croire que ses relations avec un prisonnier d'état
fussent tout-à-fait innocentes ; il sollicita de la cour de Savoie
l'ordre de l'arrêter. Au bout de trois mois , le P. Raynaud
sortit de prison , mais craignant des persécutions nouvelles
de la part du ministre, il résolut de passer à Rome, où il
pourrait braver sa vengeance. Malheureusement, les espions
dont il était entouré , rendirent compte des moindres mots
qui lui échappaient. L'ordre de l'arrêter précéda son arrivée