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de ses emplois , notamment pour la construction de ces
ponts modernes , qui franchissent nos fleuves les plus larges
et dont on admire l'élégance et la solidité. On communique
cette propriété au fer ainsi étiré en le soumettant au recuit.
   Nous avons décrit cette opération plus haut en visitant la
Cristallerie lyonnaise. Je n'y reviendrai pas. J e me bornerai à
dire que le fil de fer échauffé par les filières se refroidit brus-
quement et perd la forte cohésion qui rapprochait ses molécu-
les. Dans l'opération du recuit, on le ramène au rouge pour l'a-
bandonner ensuite à la température ordinaire, mais avec une
lenteur mesurée par degrés insensibles-, de telle sorte que toutes
les particules de fer, suivant librement et sans secousse l'im-
pulsion naturelle de l'attraction, s'unissent les unes aux autres
de toute la force de résistance qui est propre à ce métal. Au sor-
tir du recuit le fil exercé dans sa ductilité comme dans sa téna-
cité, ne rompra qu'à la limite assignée par les observations de
la science.
   Les fours pour le recuit, construits par MM. Biolay et Girard,
sont fort ingénieux et d'un coup d'œil admirable; je n'en don-
nerai pas la description qui serait trop longue, mais j'engage-
rai les amis des sciences à les visiter avec attention.
   Les produits nombreux de celte active fabrique, circulent
avec faveur dans le commerce. Le cachet de MM. Biolay et
Girard est devenu pour l'acheteur une garantie de bonne qua-
lité. Ce succès est dû à la longue persistance, aux recherches
opiniâtres et laborieuses de M. Biolay. Personne avant lui ne
confectionnail cet article , que Lyon tirait de la Normandie et
même de l'Angleterre. M. Biolay fournit, à des prix plus réduits
qu'autrefois, loul le fil de fer nécessaire à fabriquer les pei-
gnes qui s'emploient en si grande quantité dans le lissage des
étoffes de soie.
   La Bourbre donne encore la vie à beaucoup d'usines différen-
tes les unes des autres. En quittant la tréfilerie de MM. Biolay et
Girard, un quart de lieu plus haut, vous apercevez de vastes
bâtiments, traversés par notre précieuse rivière. C'est la fa-