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nombre d'officiers de l'armée de terre , furent obligés
de se loger dans des campagnes fort éloignées de la ville.
Le tambour, les clairons, les détonnations perpétuelles de
l'artillerie des vaisseaux et des forts , avaient remplacé les
bruits ordinaires de la ville ; des matelots Provençaux ,
Bretons , Maltais , Grecs, portant le costume et parlant
le langage de leur patrie , se pressaient , se succédaient
du matin au soir sur tous les points du rivage. Une foule
d'individus accourus de toutes les parties du monde ,
pour assisterau grand drame qui allait se jouer sur les bords
de la Méditerranée , des jeunes gens dans de hautes po-
sitions sociales, venant faire la campagne comme volon-
taires, des savants , des artistes, des curieux sollicitaient
de faire partie de l'expédition ; M. Déniée, intendant
de l'armée accordait toutes ces demandes avec une grâce
parfaite. Gudin trouva passage à bord du Duquêsne ,
Jal embarqua sur un transport Palermitain ; nous, par
"une faveur qui fit bien des jaloux , nous nous installâmes
à bord de la frégate la Didon, commandée par mon oncle
D.... nous devions porter à Alger des câbles en fer dont
l'amiral Duperré voulait se servir dans la baie de Sidi-
Ferruch , mais l'Èglé qui était allé les chercher en Angle-
terre, contrariée par les vents à sa sortie de Portsmouth,
n'arriva à Toulon que le 5o mai ; quoique prête à appa-
reiller la Didon dut attendre de nouveaux ordres du
gouvernement, et ce ne fut que le 16 juin que nous mî-
mes à la voile.
  Les vents qui d'abord nous favorisèrent, nous jettèrent
bientôt loin de notre direction, et le fameux coup de vent
du 25 qui se fit sentir jusqu'à Alger, nous causa dételles
avaries , que nous fûmes obligés d'aller jetter l'ancre à
Palma, autant pour nous réparer que pour éviter une