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    Cette lettre si simple et si louchante, Pichard Ta tou-
jours conservée, il la relisait souvent, et tous vous pou-
vez dire si elle n'a pas été constamment la règle de sa
conduite. Sa vénération, son amour filial, se concentrè-
rent sur sa mère, et pendant trente ans qu'elle survécut
à la catastrophe sanglante qui l'avait privée de son époux,
elle fut entoui'ée des soins les plus tendres de la piété
filiale.
    Un oncle maternel des enfants d'André Pichard,
M. Mestrallet, remplaça auprès d'eux le père qu'ils
avaient perdu ; il donna tous ses soins à leur éducation,
autant du moins qu'on pouvait le faire à cette époqtue de
désordre et de destruction. Quand vint l'âge de choisir
une profession, Pichard ne se sentit aucun goût pour
celle dans laquelle sa famille s'était distinguée ; son esprit
avide d'instruction ne s'accommodait pas des bornes étroi-
tes d'un comptoir; l'amour de la science plus que l'ambi-
tion des richesses dicta son choix. Il préféra la médecine.
    Ce fut dans les hôpitaux de Lyon qu'il commença les
études laborieuses et pénibles que réclame cette science,
dont les premiers éléments offrent tant de difficultés à
vaincre, tant de répugnances à surmonter. Il ne tarda
pas à être récompensé de ses premiers efforts. Admis
comme chirurgien interne à l'hospice de la Charité , et
peu après au grand Hôtel-Dieu, à la suite de concours
brillants, il remplit avec zèle et dévouement les modestes
fonctions qui lui étaient confiées, et les témoignages les
plus honorables attestent la haute capacité qu'il déploya,
soit dans les opérations chirurgicales dont il fut chargé,
soit dans les cours publics d'anatomie qu'il fit à de nom-
breux élèves.
   C'est à cette époque de sa vie que commencèrent entre