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ceci se ferait par son entremise de favorite. Elle lui fit faire
d'abord un mémoire dans lequel il se justifiait, puis elle lui
montra plusieurs billets soi-disant de Marie-Antoinette. Le
premier était ainsi conçu :
« J'ai lu votre mémoire ; je suis charmée de ne plus vous
« trouver coupable. Je ne puis encore vous accorder l'au-
« dience que vous désirez ; quand les circonstances le pér-
it mettront, je vous en ferai prévenir. Soyez discret. »
Le cardinal avait répondu à la reine ; une correspondance
réglée s'en était suivie. Marie-Antoinette était censée consul-
ter le prince sur plusieurs affaires politiques ; elle lui re-
commandait toujours une discrétion complète, une prudence
à toute épreuve. L'heure, lui mandait-elle, n'était pas venue
où il devait paraître rétabli dans ses bonnes grâces ; elle
ajoutait : « Les personne de ma société intime prendraient
« de l'ombrage , si ma faveur se reposait publiquement sur
« vous ; attendez donc , prenez patience , ne laissez rien de-
« viner de nos rapports, sans quoi tout serait perdu. Con-
« tinuez à communiquer avec moi par l'intermédiaire de la
« comtesse ; on ne peut vous être plus dévoué , etc., etc. »
De telles lettres transportaient de joie le crédule prince
Louis ; il n'admettait plus dans son intimité que la rusée
comtesse ; il lui faisait part de ses projets, de ses plans pour
l'avenir, de ses rêves. Elle le laissait dire et le poussait tou-
jours en instrument lorsqu'il se flattait de marcher en direc-
teur.—Il fallait pourtant terminer ces préliminaires etfrapper
le grand coup. Un jour,, la comtesse se rend chez le cardinal,
et lui tient ce langage : Prince , il est temps de reprendre
votre faveur en cour, il est temps de reconquérir vos droits
légitimes ; il s'agit cette fois d'un coup d'adresse qui vous
attachera la reine plus que tout ce que vous pourriez faire...
- Que veut sa majesté ? demande le prince avec empresse-
ment.— Un collier, répond l'intrigante. — Un collier! re-
prend le cardinal, qu'est-ce que cela veut dire? — Cela veut
dire, Monseigneur, que ce collier sera le licou au moyen