Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                              123
nuit et le jour au repos et à la sûreté de ses habitants,
et prêter main-forte à la justice.
   L'année 1787 fut une année très-malheureuse pour l'in-
dustrie lyonnaise et pour les ouvriers de la fabrique de
soieries. Le jeudi, 1 g juillet, le Consulat prit une délibé-
ration du plus haut intérêt, et dont nous citerons le pas-
sage suivant :
   « Les prévôt des marchands et échevins de la ville de
Lyon, très-particulièrement instruits que la dernière ré-
colte des soies a presque totalement manqué dans le
royaume, dans le Piémont et dans l'Italie, que la cherté
excessive de cette matière première, qui est une suite
inévitable de la disette, ôte aux marchands fabricants en
étoffes de soie la possibilité de s'en pourvoir, et va les
mettre incessamment dans la nécessité de diminuer une
grande partie de leur fabrication, que déjà plusieurs
d'entre eux ont considérablement réduit le nombre de
leurs ouvriers, et que bientôt ils se verront forcés de n'en
employer que le plus petit nombre.
   " Allarmés des suites d'un événement aussi malheu-
reux, qui ne peut manquer de plonger dans une inaction
totale et dans la plus affreuse misère une multitude d'in-
dividus qui ne subsistent que par le travail de cette ma-
nufacture , nous ne saurions trop tôt prendre des précau-
tions pour conserver dans l'enceinte de nos murs des
bras aussi précieux, et leur procurer les moyens d'y sub-
sister jusqu'au temps où une récolte abondante, ou une
diminution du prix de cette matière première permettra
de rendre à la fabrication toute son activité,
   « Mais en même temps nous ne devons pas perdre un
instant pour nous occuper des moyens de faire subsister
ceux de ces ouvriers que la circonstance laissera absolu-