Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                    430
 naise(l). C'est sans doute à cette tendance de l'Eglise de Lyon
à se mettre sous la protection des empereurs d'Allemagne ,
 qu'il faut attribuer le froid accueil que firent à Innocent IY
l'archevêque Aimeric et les chanoines de Saint-Jean ; l'ar-
chevêque, obligé de laisser l'autorité entre les mains du pape,
son supérieur, donna sa démission (2), et les chanoines de
Saint-Jean allèrent jusqu'à menacer le pontife de faire jeter
au Rhône ses parents, qu'il voulait faire entrer dans leur
 chapitre, s'ils s'avisaient de mettre les pieds à Lyon (3) ; le
pontife reçut au contraire un accueil très-empressé de la part
des Lyonnais, qui virent dans sa présence la fan du despo-
tisme théocratique qui pesait depuis long-temps sur eux (4),


   (4) Les rois de France convoitaient cette ville depuis long-temps; eu
1157, Frédéric Barberousse étant devenu seigneur suzerain de Lyon par son
mariage avec Béatrix, fille de Renaud, comte de Bourgogne, Héraclius,
archevêque de Lyon, s'empressa de le reconnaître, tandis que le comte de
Forez , qui attaquait Lyon pour en chasser l'archevêque , était appuyé se-
crètement par Louis-le-Jeune, dont il se reconnaissait vassal.
   (2) Il se retira à l'abbaye de Grandmont (diocèse de Limoges) , Inno-
cent IV le remplaça par Philippe de Savoie, quoiqu'il n'eût point reçu les
ordres sacrés. Philippe de Savoie était frère du comte de Savoie, Amé IV,
et du prince Thomas ; il possédait le château de Saint-Symphorien-d'Ozon
(Dauphiné) , que son frère Àmé IV lui avait donné.
   (5) Eodem tempore cum vellet dominus papa quibusdam prœbendis Lug-
dunensis ecclesia; vacantibus quosdam alienigenas consanguineos vel affines
auos inconsulto capitulo inlrudere , resliterunt ei in facie canouici Lugdu-
nenses, comminantes et cum juramento obtestantes, quod si taies apud
Lugdunum apparerent, non posset eos vel archiepiscopus vel canouici pro-
tegere, quin in Rhodanum mergerentur.
                                   Mathieu PARIS , Historia Angliœ.
   (4) Les Lyonnais n'avaient cependant pas toujours souffert patiemment ce
despotisme ; en 1228, sous l'archevêque Robert d'Auvergne , ils se révoltè-
rent, s'emparèrent de la partie de la ville qui est sur la rive gauche do la
Saône, et choisirent cinquante des plus notables habitants pour former un
corps consulaire ou conseil municipal ; parmi les principaux de ces consuls,
étaient les de Chaponay, de Varey, de La Mure, de Rochetaillée, Vandran