Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                 360
leur couleur d'hiver, et ceux qui sont moins élevés sont très-
-verts, quoique peu avancés. Le Souci des Marais (Callha pa-
lustris) remarquable par ses grandes et belles fleurs brillan-
tes, la renoncule à feuilles d'aconit (ranunculus aconitifolius),
plantes très-communes, font à ce vallon , par le mélange de
leurs fleurs blanches et jaunes , un ornement digne de faire
envie aux riches parterres. Dans cette saison, on trouve aussi
en fleur, dans cette localité, le cresson des prés (cardamine
pratensis), plusieurs orchis (orchis mono. 0. uslulala), l'élé-
gante oxalide (oxalïs acetasella), dont les jolies fleurs blan-
 ches et les délicates folioles, enlacées dans la mousse, parent
les haies.
     Les amateurs des beaux sites doivent visiter la chute du
 Gier, au moment de la fonte des neiges. Lorsqu'on est encore
 au-delà du Planil, du côté de Saint-Chamont, on aperçoit
 déjà de larges bandes blanches, étendues sur des lils de
 roche, avant qu'on puisse distinguer si c'est de l'eau. La blan-
 cheur du liquide qui forme ces bandes contraste singulière-
 ment avec la limpidité des ruisseaux qui serpentent aux pieds
 du monticule sur lequel on se trouve. A mesure que l'on
 approche des cascades, l'illusion se dissipe, les lignes blan-
 ches paraissent moins immobiles, moins continues, en même
 temps que le bruit des chutes d'eau devient plus fort. Le tor-
 rent est d'autant plus difficile à reconnaître de loin, que tantôt
 il roule en nappes sur des labiés obliques de roche, tantôt
 il est caché sous des blocs de pierre récemment descendus
 de la montagne ; d'autres fois il serpente sous des tapis de
 gazon qui recouvrent les rochers à travers lesquels le liquide
  s'infdtre. Si l'on n'était pas instruit par les courants que l'on
 aperçoit en amont et en aval, on serait embarrassé pour
 expliquer l'origine d'un bourdonnement souterrain qui con-
 traste avec la tranquillité des scènes qui se passent à la sur-
 face, où quelques insectes promènent de fleur en fleur leur
  brillante parure.
     En amont de ces torrents irréguliers, entourés de préci-