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395 C'est ie 27 octobre que M. Vial a succombé à une maladie de poitrine, qui l'a fait beaucoup souffrir, surtout à ses der- niers moments. < Depuis vingt a n s , il était employé au minislère des e financés. Placé, dans ces derniers t e m p s , dans la division de M. Pasquier, directeur de l'administration des t a b a c s , M. Vial y trouvait une bienveillance et des égards qui prou- vent que M. François de Nantes , dont le souvenir est resté si cher aux gens de lettres , a laissé, dans l'administration actuelle, de dignes successeurs(1). » Dans une carrière dramatique de quarante-quatre ans, il n'a c o m p t é , chose r a r e , que des amis parmi ses confrères , tant il avait su désarmer leur irritabilité jalouse par un esprit aima- ble et enjoué, le caractère le plus égal, une loyauté, une obli- geance qui ne se sont jamais démenties. Nous ne citerons qu'une seule preuve de son noble désintéressement, qualité qui fut autrefois l'apanage ordinaire des écrivains, mais qui^ de nos j o u r s , a irop souvent fait place à une avidité sans pudeur. M. Bouilly avait confié le poëme des DeuxNuits à Boïeldieu,qui qui n'étant pas satisfait de la coupe de plusieurs morceaux, et craignant de blesser l'amour propre de son auteur, eut recours à la plume élégante de M. Vial ; celui-ci écrivit, entre autres fragments de la partie lyrique, la brillante invocation aux valels d'autrefois, mise eu musique par Boïeldieu, et chaulé par Chollet avec tant d'esprit et de verve. Depuis, et pour r e - manier le plan du p o ë m e , on crut nécessaire de recourir à un collaborateur exercé dans l'art de combiner des situations. Mais soit avant, soit après cette adjonction, M. Vial, qui avait fait un travail considérable, rendu si difficile par la capricieuse inspiration de Boïeldieu, ne réclama jamais la moindre part dans la propriété ni dans aucun des produits de l'ouvrage, quoique la disparition de son répertoire , qui n'était pas pro- tégé par l'esprit d'intrigue de l'auteur, eut à peu près tari (-1) Journal des Dc'bats , du 4 novembre.