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   C'est ie 27 octobre que M. Vial a succombé à une maladie
de poitrine, qui l'a fait beaucoup souffrir, surtout à ses der-
niers moments.
   < Depuis vingt a n s , il était employé au minislère des
   e
financés. Placé, dans ces derniers t e m p s , dans la division
de M. Pasquier, directeur de l'administration des t a b a c s ,
M. Vial y trouvait une bienveillance et des égards qui prou-
vent que M. François de Nantes , dont le souvenir est resté
si cher aux gens de lettres , a laissé, dans l'administration
actuelle, de dignes successeurs(1). »
    Dans une carrière dramatique de quarante-quatre ans, il n'a
c o m p t é , chose r a r e , que des amis parmi ses confrères , tant il
avait su désarmer leur irritabilité jalouse par un esprit aima-
ble et enjoué, le caractère le plus égal, une loyauté, une obli-
geance qui ne se sont jamais démenties. Nous ne citerons
qu'une seule preuve de son noble désintéressement, qualité qui
fut autrefois l'apanage ordinaire des écrivains, mais qui^ de nos
j o u r s , a irop souvent fait place à une avidité sans pudeur.
M. Bouilly avait confié le poëme des DeuxNuits à Boïeldieu,qui
qui n'étant pas satisfait de la coupe de plusieurs morceaux, et
craignant de blesser l'amour propre de son auteur, eut recours
à la plume élégante de M. Vial ; celui-ci écrivit, entre autres
fragments de la partie lyrique, la brillante invocation aux
valels d'autrefois, mise eu musique par Boïeldieu, et chaulé
 par Chollet avec tant d'esprit et de verve. Depuis, et pour r e -
 manier le plan du p o ë m e , on crut nécessaire de recourir à un
 collaborateur exercé dans l'art de combiner des situations.
 Mais soit avant, soit après cette adjonction, M. Vial, qui avait
 fait un travail considérable, rendu si difficile par la capricieuse
 inspiration de Boïeldieu, ne réclama jamais la moindre part
 dans la propriété ni dans aucun des produits de l'ouvrage,
 quoique la disparition de son répertoire , qui n'était pas pro-
 tégé par l'esprit d'intrigue de l'auteur, eut à peu près tari


   (-1) Journal des Dc'bats , du 4 novembre.