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oS5 Celte composition d'un homme qui a trouvé beaucoup d'au- tres moyens d'échapper à l'ennui, et qui, en 1791, était déjà parvenu à l'âge de vingt-deux ans, n'annonce pas d'avance, il me semble, le rédacteur des fameux bulletins de la grande armée. Pour terminer le récit historique d'un concours dans lequel s'est présenté le plus grand homme du siècle et même de plusieurs siècles, j'ajouterai que le prix étant renvoyé à 1793, on changea la rédaction du programme. On voulait éloigner du concours les prédicateurs, et, sur la proposition de M. l'abbé Jacquet, la question fut énoncée en ces termes : « Dans l'état actuel de nos mœurs, quelles vérités et quels sentiments la philosophie et les lettres devraient-elles incul- quer et développer avec foce pour le plus grand bien de la génération présente ? » Le prix ne fut pas disputé vivement. On n'eut à juger que deux mémoires. M. Mathon de la Cour, qui s'appelait alors tout simplement le citoyen Mathon, en rendit compte dans la séance du 20 juillet 1793, où assistaient seulement six autres académiciens : les citoyens Boulard, directeur, de Bruys Roux, Laurencin, Willermoz et La Tourette. Le prix fut accordé au mémoire N° 2 , ayant celte épigraphe : Mihi cura No» mediocris inest, fontes ut adiré remotos, Atque hawire queam vitœ prcecepfa bealœ. Horat. 1. 2, sat. IV. L'auteur était, en effet, P.-C.-F. Daunou, demeurant alors à Paris, rue Saint-Honoré^ n° £30;, hôtel de la Virginie. Il n'y eut plus de séance publique ou particulière. Dans le mois d'août, les académiciens montèrent sur nos remparts, les armes à la main, ou haranguèrent dans nos comices , avant de monter à l'échafaud. DUMAS , Secrétaire perpétuel de l'Académie de Lyon. 25