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276 Jeudy 29 octobre. Mons* Fabry (1) me compta le bon recueil qu'auoit fait le roy à mons1' le gouuerneur de Mandelol et me dict l'auoir sceu de monsr de la Charme (qui est B...) Ici finit notre manuscrit, qui paraît avoir été beaucoup plus volumineux ; car on trouve à fin les vestiges de douze feuillets qui ont été arrachés très-anciennement. Dans l'extrait que nous avons fait, nous avons négligé, ainsi que nous en avions pré- venu les lecteurs dans notre avant propos, tout ce qui concerne les affaires domestiques de l'auteur. On y voit qu'il entendait aussi bien ses intérêts que ceux du Chapitre, et qu'il mettait beaucoup d'ordre dans sa gestion. Il paraît qu'il faisait du bien à sa nombreuse famille, qui était venue presque tout entière se fixera Beaujeu. Une chose à remarquer, c'est que de tous ses frères et sœurs , celui avec lequel il paraît avoir été le plus intimement uni, est évidemment Claude Paradin, écrivain comme lui. Bien loin qu'il existât entr'eux aucune rivalité, il semble que la conformité de goûts et de talents n'avait fait que resserrer entr'eux les liens de parenté. Ils possédaient en commun le domaine d'Andillé, près de Beau- jeu , et s'en étaient fait une donation mutuelle au survivant. Les querelles, les intrigues et les désordres des chanoines occupent une bonne partie du journal. On y apprend qu'aux élections, les voix s'obtenaient au moyen de diverses stipu- lations qui donnaient à tout cela l'air d'un marché, et que Paradin lui-même ne se fit pas scrupule d'en user pour as- surer l'élection de son frère Etienne. S'il faut l'en croire, plusieurs membres du Chapitre menaient une vie passable- ment scandaleuse. Comme les chanoines ne vivaient point en commun , mais avaient chacun une habitation et un mé- famille Mogniat de l'Ecluse; il a été habité par Racine le fils, et l'on y montre la chambre où il a composé son poème de la Religion, (i) L'un des chanoines.