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479 Dolet a appelé le Second Enfer son recueil de poésies rela- tives à son second procès , d'où nous venons d'extraire plu- sieurs passages. Il avait composé un Premier Enfer sur son emprisonnement à la conciergerie de Paris, probablement lors de son premier procès pour hérésie , en 1542 ; mais il n'a jamais été publié. Le Second Enfer fut imprimé en même temps à Lyon et à Paris, en 1544, un petit vol. in-16. Ces éditions sont introuvables aujourd'hui, et il faut savoir gré au libraire Techener d'avoir réuni en 2 vol. in-12, tirés seule- ment à 120 exemplaires , les poésies et autres opuscules de l'une des plus intéressantes victimes du fanatisme religieux au seizième siècle. On lui fit l'épitaphe suivante : Mort est Dolet, et par feu consumé; Oh! quel malheur ! oh! que la perte est grande ! Mais quoy en France on a accoustumé Tousiours donner à tel saint telle offrande ; « Bref, mourir fault, car l'esprit ne demande « Qu'issir du corps ettostestre déliure, « Pour en repos ailleurs s'en aller viure.» C'est ce qu'il dit sur le point de brusler Pendant en haut, tenant ses yeux en l'air : « Va-t'en, esprit, droit au ciel pur et munde « Ettoy mon corps au gré du vent voiler « Comme mon nom volloit parmi le monde.» JUGEMENT RENDU CONTRE ETIENNE DOLET, EXTRAIT DES REGISTRES CRIMINELS DO PARLEMENT DE PARIS , SOUS FRANÇOIS I e r . 1543.— Samedi là octobre , en la Tournelle criminelle. Vu par la cour le procès inquisitorial et extraordinaire , fait par frère Mathieu Oray , docteur en théologie, de l'ordre des Frères Prêcheurs , inquisiteur-général de la foi au royaume de France , appelé avec lui maître Etienne Faye , docteur ès- droits, custode de l'église Sainte-Croix en la grande église,