Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               227
 « vailler avec mes frères au bien des âmes, je n'ai travaillé
 « qu'au bien des corps. N'eusse-je pas mieux fait d'aller
 « évangéliser et confesser les pauvres, que de me perdre
 « dans les sciences et les choses purement humaines ? »
 Regret bien consolant, parce qu'il révèle une ame pleine
 de foi et préparée au terrible passage du temps à l'éter-
nité... Quel est celui dont la conscience sera aussi légère
de reproches lorsqu'il sera à la veille de comparaître au
tribunal du Dieu qui pèse les justices mêmes? Il fallait tou-
tefois pour le rassurer et le tranquilliser lui dire que c'était
par suite de l'ancienne organisation du clergé de France
qu'il s'était trouvé placé en dehors du ministère ordinaire,
et que d'ailleurs il n'était pas sans intérêt pour la reli-
gion qu'un certain nombre d'ecclésiastiques, tandis que
leurs frères combattent les combats du Seigneur, apprît
à ceux qui nous appellent les ennemis du progrès et de
la lumière, que nous savons, lorsque le soin des âmes
n'absorbe pas tous nos instants, reprendre le sceptre de
la science, qui nous a été si long-temps dévolu.
   Du reste, qui fut plus zélé que M. de Servan pour tout ce
qui concerne le culte des autels, la propagation de la foi, la
pratique des bonnes Å“uvres?Qui fut plus charitable que lui
envers les pauvres, qu'il aidait non seulement par des aumô-
nes réglées et périodiques, mais toutes les fois qu'on lui de-
mandait secours et assistance ? Qui fut plus assidu et plus exact
à célébrer la sainte messe, à réciter ses offices aux heures
marquées, à régler l'intérieur de sa maison selon les maxi-
mes de l'apôtre saint Paul? Il ne se plaignait jamais de per-
sonne, ayant toujours une parole prête pour excuser les
torts de ceux qui lui avaient causé de la peine. Si quel-
qu'un, dans l'abandon de la conversation, laissait échap-
per un mot tant soit peu défavorable au prochain, il