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9 préparée à quitter cette vie, Pest-elle donc assez pour paraître dans l'autre , devant Dieu , son juge suprême ? En ce temps-là , le gibet était prompt et facile à se dresser. Un vol domestique de la plus faible valeur était puni de mort. La législation était inexorable , et les hommes, tant les lois réagissent sur nos mœurs, se montraient sans pitié comme la législation. C'est à une pareille époque que Cœsar Laure, seigneur de Crozel ou de Cruzol *, appela la religion à l'aide de son cœur , pour réaliser ses desseins. Il résolut donc de construire, à ses frais, une chapelle avec des caveaux destinés à l'inhumation des suppliciés , et d'instituer une confrérie de pénitents qui les assistât, et qui leur fît de l'échafaud un marchepied pour aller au ciel. On a essayé pourtant de lui disputer le mérite de cette noble intention. Le célestin Becquet a prétendu , nous ne savons trop sur quels fondements, qu'un religieux mandement de Béchevelin , selon lui, appartenait à un moine d'Ainay , nommé VAgrillotier , qui le céda à son couvent. Peut-être, dit-il, est-ce delà que vient le nom de Guillolière , donné à ce terrain. M. Eeaulieu aurait dà citer les autorités sur lesquelles il s'appuyait. Cette nouvelle version nous semble du moins plus vraisemblable que toutes celles que nous fournissent nos historiens , mai* est-elle plus vraie ! Comme on le voit , il n'y a que l'embarras du choix. * C'était le nom d'une terre , sa propriété. On trouve , tour à tour , l'un ou l'autre de ces noms dans le Manuscrit des Archives de la Compagnie , et dans les divers documents que M.Péricaud, conservateur de la Bibliothèque publique , et M. Chclles, archiviste de la Préfecture, ont bien voulu mettre à notre disposition.