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préparée à quitter cette vie, Pest-elle donc assez pour paraître
dans l'autre , devant Dieu , son juge suprême ?
   En ce temps-là, le gibet était prompt et facile à se dresser.
Un vol domestique de la plus faible valeur était puni de
mort. La législation était inexorable , et les hommes, tant
les lois réagissent sur nos mœurs, se montraient sans pitié
comme la législation.
   C'est à une pareille époque que Cœsar Laure, seigneur de
Crozel ou de Cruzol *, appela la religion à l'aide de son cœur ,
pour réaliser ses desseins. Il résolut donc de construire, à ses
frais, une chapelle avec des caveaux destinés à l'inhumation des
suppliciés , et d'instituer une confrérie de pénitents qui les
assistât, et qui leur fît de l'échafaud un marchepied pour
aller au ciel. On a essayé pourtant de lui disputer le mérite
de cette noble intention. Le célestin Becquet a prétendu ,
nous ne savons trop sur quels fondements, qu'un religieux


mandement de Béchevelin , selon lui, appartenait à un moine d'Ainay ,
nommé VAgrillotier , qui le céda à son couvent. Peut-être, dit-il, est-ce delà
que vient le nom de Guillolière , donné à ce terrain. M. Eeaulieu aurait dà
citer les autorités sur lesquelles il s'appuyait. Cette nouvelle version nous
semble du moins plus vraisemblable que toutes celles que nous fournissent
nos historiens , mai* est-elle plus vraie ! Comme on le voit , il n'y a que
l'embarras du choix.
  * C'était le nom d'une terre , sa propriété. On trouve , tour à tour , l'un
ou l'autre de ces noms dans le Manuscrit des Archives de la Compagnie , et
dans les divers documents que M.Péricaud, conservateur de la Bibliothèque
publique , et M. Chclles, archiviste de la Préfecture, ont bien voulu mettre
à notre disposition.