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le Consulat arrêta, le 19 mai, q u e , le samedi 2 1 , il se ren-
drait en robes de cérémonie à ce collège, alors occupé
 par les Pères de la Congrégation de l'Oratoire, afin de
 recevoir les honneurs qui devaient leur être rendus, à la
forme des lettres patentes du roi du 2g avril 1764- Parti
de l'Hôtel-de-Ville à quatre heures après midi, le Con-
sulat fut reçu à la porte de l'église du collège par le ré-
vérend père Baillot, supérieur de la maison, assisté de
 plusieurs autres prêtres de FOratoire, et conduit à la
 place qui lui avait été préparée en face du grand autel,
 où étaient réunies plusieurs notabilités de la ville. Le père
 Baillot s'étant approché du prévôt des marchands et des
 échevins, avec un cierge blanc à la main, sur lequel étaient
 peintes les armes de la ville, le leur présenta, et dit :

         « MESSIEURS ,

   « Chaque année ajoute à notre reconnaissance. Pour-
rions-nous n'en être pas pénétrés lorsque , vous dérobant à
vos affaires les plus importantes, vous venez vous rassem-
bler ici, moins pour y recevoir un hommage, que pour
semer des fleurs dans la carrière épineuse que nous avons
à parcourir. C'est que votre sagesse vous fait apercevoir
tout le prix de l'éducation, dont les avantages s'étendent
jusqu'à ces têtes augustes qui, par le droit de leur naissance ,
doivent fixer un jour la destinée des peuples.
    « Qui de nous, en effet, Messieurs , à la naissance du
 prince que le Seigneur vient d'accorder à nos prières ,
 après nos premiers transports, après les solennelles actions
 de grâces dont nos temples ont retenti, qui de nous n'a
 pas éprouvé le plus vif désir que ce prince , si cher à la
 nation, soit confié à des mains capables, et que les heu-
 reuses qualités qu'il a reçues de ses pères , comme par