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la plus grande pitié du monde de veoir lesdils poures qui es-
toient plus pales et defaitz que trespasséz.

                 Dimanche 10, feste de Pentecoste.
  Le sieur Antoine Carrige le jeune amena céans vne bonne
compagnie de Lyon , en laquelle estoit sa femme qu'il auoit
nouuellement espousée à Lyon, et fil apporter en ceste mai-
son du Doyenné le desjeuner de la ville , et puis ouvrent
;ous céans la grand'messe. Aprez disner les enfants de ville
irent vng grand esbattement A'va fort qu'ils dressèrent de-
'ant chez les Charretons , lequel fut vaillamment assailly et
incores mieulx défendu, et fut le passelemps fort joyeux et
 nodeste, sans que personne y fusse jamais ni blessé ni mal-
 ontent, et fut la jeunesse de la ville fort louée, et en acquit
 ertueuse réputation ; le tout se faisoit en l'honneur d'An-
 oine Carrige le jeune nouuellement marié, parce qu'auant
 on mariage il auoit esté capitaine des enfants de Beaujeu.

                          Vendredy22may.
   Nous parlismes mon frère le chanoyne et moy pour aller à
 yon où nous seiournasmes jusques au mardy second du mois
 e juin, qui furent douze jours que nous fusmes absents de
 îans, et descendismes chez Caton, au Cigne, mon frère et
 oy,sans nos montures, lesquelles nous auions renuoyées par
 uychard et auions retenu Philibert notre laquais avec nous,
   pendant ce séjour nous fismes présent de mes liures de
 nstoire de Lyon à monseigneur le Gouuerneur, monseig1
  Ircheuesque (1), au corps de la ville en plein consulat, et
  x douze conseillers particulièrement lesquels estaient dudit
  nsulat, qui eurent tous des liures dorez. Aussi en donnas-
  es à messieurs le Doyen, l'Archidiacre , le Precenleur (2)

  (1) Antoine d'Àlbon.
  [2) Pierre de Nagu de Varennes.