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243 à Avignon , et il resla six mois enfermé dans une chambre du palais papal. Ses ennemis, pendant sa détention, avaient fait suspendre l'impression d'un de ses ouvrages , les Hetero- clita spirilualia , sous prétexte qu'il renfermait des proposi- tions dangereuses. Dès qu'il fut libre , le P. Raynaud partit pour Rome , emportant son manuscrit, qu'il soumit à l'exa- men du P. Alegambe , nommé son censeur. Ayant vu ce qu'on objectait contre l'ouvrage , Tulle queue sono bagatelle (1), dit Alegambe, et le P. Théophile revint avec l'autorisation de faire imprimer les Heteroclita. A son retour, il fut accueilli par le vice-légat, Frédéric Sforce, qui ne négligea rien pour lui faire oublier une injuste détention. Ce prélat, ayant été nommé cardinal, en 1645, partit pour Rome avec le P. Raynaud, et s'empressa de le présenter au souverain pontife et aux membres du sacré col- lège, comme un des plus fermes défenseurs des droits du Saint-Siège. Le pape, voulant mettre ses talents à l'épreuve, lui proposa d'entreprendre la réfutation du traité DeConcordia Sacerdotis et Imperii, par de Marca. Le P. Raynaud n'osa pas refuser ouvertement une tâche si difficile, et partit sans prendre congé du pontife. Sur l'invitation de son général, il retourna deux ans après à Rome, et y professa pendant quelques mois la théologie positive, ou, comme il s'exprime, exposilive ; mais sa santé ne s'accommodant pas du climat de l'Italie, il demanda la permission de revenir à Lyon, où il passa le reste de ses jours , entre la direction des âmes, ren- seignement et la rédaction de ses ouvrages. Il ne quitta le collège de la Trinité que pour aller à Rome, en 1651, à la congrégation générale. Il mourut d'apoplexie , à Lyon , le 31 octobre 1663, âgé de 80 ans, moins quinze jours. « La congrégation qu'il avait servie si long-temps, lui lit des obsèques solennels, dans sa magnifique chapelle ; l'insi- gne chapitre de l'église collégiale de Saint-Just lui rendit de 1) Tout cela , pare bagatelle.