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gueurs; dès lors, il y avait une dissonance de tons, de cou-
leurs , de plans, de figures, lorsqu'on plaçait les lès à côté
les uns des autres; cette différence venait de ce qu'un ou-
vrier frappait davantage son ouvrage et l'autre le frappait
moins. Pour obvier à cet inconvénient, M. de Servan
imagina un régulateur, à l'aide duquel l'étoffe s'exécute
toujours d'une manière proportionnelle en longueur avec
la partie du dessin qu'elle doit contenir.
   Que n'aurions-nous pas encore à dire de cette machine
que notre ingénieux mécanicien inventa pour remplacer les
filets dans la pêche des petits poissons en m e r , des modifi-
cations qu'il crut devoir faire aux moulins du célèbre Vau-
canson pour l'organsinage des soies, des constructions hy-
drauliques qu'il dirigea presque toujours avec succès? Com-
bien ne pourrions-nous pas ajouter de détails curieux et pit-
toresques sur son habileté à confectionner un jeu d'orgue,
à arranger une montre, à faire des feux d'artifice en mi-
niature qu'il plaçait dans une tabatière ou dans une boîte
de deux ou trois pouces de diamètre (x), sans parler de
beaucoup d'autres inventions de ce genre, lesquelles,
 pour n'être pas d'un ordre élevé, n'en sont pas moins
 agréables et utiles dans l'économie de la vie domestique?
    Parmi ces différentes découvertes, il y en a, m'écrivait
 un habile économiste lié avec notre vénérable défunt,
 qui étaient capables, à elles seules, d'immortaliser un
 homme, et qui ont donné des résultats immenses en
 bénéfice. Mais toujours humble, modeste, désintéressé


    (1) Malgré son grand âge et la faiblesse de sa vue , M. de Servan a encore
 fait, l'hyver dernier, un feu d'artifice de cette espèce pour un de ses meilleurs
 amis. Il était composé de 150 ou 160 pièces différentes, toutes élégamment
 rangées dans une espèce de coffret de noces.