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215 mille de Costa, qui devint plus tard l'ami et le confident du prince de Carignan, aujourd'hui Charles-Albert , roi de Sardaigne; le troisième fut M. Vincent de Margnolas, jeune homme plein d'espérance et d'avenir , que Bona- parte, après l'avoir fait passer par l'intendance de Posen et la résidence de Vavsovie, appela presque simultané- ment à là grande préfecture de T u r i n , au conseil d'état, à la direction générale de la police pour le 3 e arrondisse- ment de l'Empire, c'est-à -dire, pour les onze départe- ments que nous avions au-delà des Alpes. Enfin, grâce au premier consul, dont la puissante main comprimait les derniers efforts de l'anarchie expirante , des jours plus calmes et plus tranquilles se levèrent sur notre pays; M. de Servan en profita pour rentrer dans sa famille, dont une partie se trouvait à Vienne, l'autre à Lyon, l'autre au Pont-de-Beauvoisin ; ces trois localités se disputèrent, à diverses époques, la présence de notre pieux et savant ecclésiastique. M. de Servan se trouvait au Pont-de-Beauvoisin , chez Mmc Crettet, sa sœui", belle-sœur du ministre de l'intérieur de ce nom sous l'empire, lorsquePieVIfvint en France pour le sacre de Bonaparte. Cette pieuse dame eut le bonheur de recevoir dans sa maison le souverain pontife et une par- tie des cardinaux qui l'accompagnaient. Le pape fut plein de grâce et de bienveillance pour toute la famille qui lui donnait une si douce hospitalité, mais en particulier pour l'abbé de Servan, qui connaissant parfaitement la langue italienne et la ville de Rome, servait en quelque sorte de cicérone à sa Sainteté qui entendait le français sans le parler. Pendant son séjour au Pont-de-Beauvoisin, M. de Ser- van fît construire des moulins sur la petite rivière qui