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216 sépare la F r a n c e de la Savoie. Il y eut tant d'habilité et de hardiesse dans ces c o n s t r u c t i o n s , afin de maîtriser une n a t u r e rebelle et d'utiliser les eaux d'un t o r r e n t i m - pétueux , que M . de Prony , aujourd'hui pair de F r a n c e , u n e des gloires de n o t r e pays p a r son instruction dans les ponts-et-chaussées (1), en fut tout surpris. Après vous, M. l'abbé, lui dit-il en le félicitant, il faut désespérer de mieux faire ; je ri aurais pas osé, pour mon compte, essayer ce que vous avez si bien exécuté» M . de Servan vint décidément se fixer à Lyon où s'é- tait déjà retiré le général de S e r v a n , s o n frère. Il s'attacha à l'église d'Ainay, moins en qualité d'habitué que d'ami du vénérable M. R é g n i e r , premier curé de cette paroisse, et de M . F e r r a n d son digne successeur. S o n goût pour les arts n e lui fit rien p e r d r e de la simplicité de sa f o i , de l'assiduité à ses exercices de p i é t é , de la fréquence de ses r a p p o r t s avec M M . les ecclésiastiques. T o u t son b o n h e u r était de se trouver avec ses p r o c h e s et ses c o n - frères. O h ! qu'alors l'on jouissait d ' e n t e n d r e ce v é n é - rable v i e i l l a r d , aux paroles toujours d o u c e s , aux formes toujours a i m a b l e s , à la conversation la plus variée l Il avait toujours quelque chose de gracieux à vous d i r e , une anecdote intéressante à vous r a c o n t e r , une biogra- phie cmneuse à vous faire des différents personnages qui o n t joué un rôle sur la fin du dernier siècle, soit qu'ils eus- sent endossé le manteau de philosophe , soit qu'ils eussent échangé leur épaulette de laine contre une épaulette dorée. Q u a n d il entrait surtout dans les détails de la vie i n t é - rieure de ces hommes , il était admirable et ravissant. Rien n'échappait à sa mémoire ; il relevait les moindres parti- al) Il est né à Cbatnelet, canton du Bois-d'Oingt, département du Rhône.