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que la Toscane nous envoie brut et impur. Avant M. R o s l a n ,
cet acide allait à Paris y recevoir sa purification^ pour de là,
revenir au midi de la France. J'ai vu encore sortir des labora-
toires du même fabricant, des corps organiques très-habi-
lement manufacturés. C'est encore un industrie nouvelle-dont
Lyon s'est enrichie au dépens de la capitale. Il est vrai que
c'est là que M. Rostan a puisé l'instruction dont il fait dans
notre ville un si habile usage; c'est principalement à l'école
et dans la fabrique de M. Piobiquet qu'il s'est formé; nous àe+
vons ajouter que le maître a été content de son élève, encore
même qu'il fut son concurrent.
   M. Rostan créait, à l'époque où j'eus le plaisir de visiter sa
fabrique, la manutention des sels ammoniacaux et de l'ammo-
niaque liquide, malières si utiles à la vaste industrie de la
teinture. Je l'engageai à y joindre celle du prussiate de potasse,
créateur du bleu-Raymond, que nos teinturiers appliquent si
fréquemment. Cette couleur magnifique excite toujours l'é
tonnement et l'admiration par sa fixité et son éclat, par la
simplicité et le curieux phénomène de son application. Lyon
sera toujours fier d'une découverte qui seul a suffi pour r e -
commander son auteur à la postérité (1).
    Puisque les produits chimiques m'ont conduit à parler de tein-
t u r e , je poursuis ce sujet; aussi bien me proposai-je d'y consa
crer un article. J'ai visité presque tous les ateliers de la ville,
j'ai suivi toute les manières d'opérer, j'ai causé avec les plus
habiles ouvriers, tellement j'étais désireux de connaître à fond
l'état d'une industrie aussi intéressante, pour laquelle Lyon

    ( t) Les étrangers demandent chaque jour à voir la chaire que Raymond a
illustré. Leur étonneraient est extrême , d'apprendre qu'elle n'existe plus.
Comment s'expliquer qu'une ville qui occupe 15,000 teinturiers , une ville
où la soie est tout, soit privée d'un cours de teinture. On a créé une école
de peintres avec sept ou huit professeurs, on s'est arrêté à l'enseignement
le plus utile; c'était une école de teinturiers, qu'il fallait ne pas oublier.
Même observation pour un cours de fabrique, autre lacune qui ne s'explique
pas.