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198 brique de tissus de MM. Coutances et Maire. xPrès de 200 per- sonnes sont occupées dans cet établissement. L'eau, premier moteur , donne à tout l'impulsion et le mouvement que les mains des ouvrières s'appliquent à bien diriger. J'ai dit des ouvrières, parce que les femmes seules sont occupées dans cette fabrique; les commis font exception; ils sont en très-petit nombre, d'un âge mûr et mariés.Un couvent jadis s'élevait dans ces lieux ; aujourd'hui c'est à peu près de même qu'autrefois. Seulement la prière n'est plus l'unique occupation du cloître moderne ; le travail, cette autre prière, le sanctifie également ; les chants religieux se mêlent au bruit des mécaniques ; la clo- che règle tous les travaux; un aumônier, attaché à l'établisse- ment, célèbre chaque jour le service divin dans une chapelle construite par les nouveaux propriétaires. Ce n'est certes pas en présence de semblables organisations d'ateliers, que l'on viendra nous dire que les fabriques démoralisent les campa- gnes, y Sans quitter les rives de la Bourbre, nous pourrions décrire encore plusieurs autres usines mues par les mêmes eaux et qui se rattachent comme les précédentes à l'industrie lyonnaise , mais rien d'assez spécial, d'assez nouveau ne m'y invite ; je reviens à la cité, mère de tous ces rejetons épars , dont son •exubérance peuple les campagnes de toutes les provinces qui l'environnent (1). Avant dépasser le pont, je visiterai près des Brotteaux, au Grand-Camp, la fabrique de produits chimi- ques de M. Rostan. Dans les usines semblables que nous avons vues, c'étaient quelques produits limités en variétés^ mais considérables en quantité, qui constituaient tout le travail de fabrication. Ici, c'est en quelque sorte le contraire; des substances très-va- riées sont journellement livrées au commerce par la fabrique de M. Rostan; le premier, à Lyon, il a purifié l'acide borique (1) La Bourbre rappelle l'Azergue dans le Beaujolais ; l'Albarine dans le Bugey; le Furens dans le département de la Loire.