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188 lesquelles des mains sculptées indiquent la sépulture des rabbins. Les Juifs occupaient à Alger le dernier degré de l'é- chelle sociale, comme les Turcs le premier ; ils vivaient et s'alliaient entre eux, ne se mêlant à la population par aucun sentiment ou devoirs sociaux. Après les T u r c s , venaient les Maures, qui sont les premiers habitants du pays; les Turcs appellent aussi Maures ceux qui vivent hoi-s des villes, où ils forment des tributs (adowars) comme les Arabes. On les distingue quelquefois par le nom du pays qu'ils habitent ou par celui des chefs de leur famille. Les Arabes proprement dits, sont l'assemblage de plusieurs nations ou tribus descendant des Arabes maho- métans qui envahirent l'Afrique. Chassés ensuite par les Turcs, ils se sauvèrent dans les montagnes, où ils s'éta- blirent. Ils se marient entre eux, et sont très-fiers de leur sang non mêlé. 11 y a deux espèces d'Arabes : ceux qui cultivent et habitent les terres, et les Bédouins ou Arabes nomades. Ceux-ci habitent ordinairement le petit Atlas et les chaînons secondaires qui conduisent au grand Atlas. La dénomination de Bédouins s'applique également aux Bérebères et aux Kabailes; ce terme vient du mot arabe bedewe, qui signifie un maraudeur, un vagabond. Le nom de Barbaresques donné aux habitants de la Régence, n'est pas un dérivé du mot barbare, mais une corruption de celui de berebere. Les bérebères sont les aborigènes de cette partie de l'Afrique ; les Koulonglis sont les enfants des Turcs mariés aux femmes du pays. Le costume des Bédouins est très-pittoresque : un mor- ceau de drap de cinq ou six pieds de long, et large de neuf, qui s'appelle haïk, comme le voile des femmes mauresques, se pose de manière à ce qu'un de ses angles