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lesquelles des mains sculptées indiquent la sépulture des
rabbins.
   Les Juifs occupaient à Alger le dernier degré de l'é-
chelle sociale, comme les Turcs le premier ; ils vivaient
et s'alliaient entre eux, ne se mêlant à la population par
aucun sentiment ou devoirs sociaux. Après les T u r c s ,
venaient les Maures, qui sont les premiers habitants du
pays; les Turcs appellent aussi Maures ceux qui vivent
hoi-s des villes, où ils forment des tributs (adowars)
comme les Arabes. On les distingue quelquefois par le
nom du pays qu'ils habitent ou par celui des chefs de leur
famille. Les Arabes proprement dits, sont l'assemblage de
plusieurs nations ou tribus descendant des Arabes maho-
métans qui envahirent l'Afrique. Chassés ensuite par les
Turcs, ils se sauvèrent dans les montagnes, où ils s'éta-
blirent. Ils se marient entre eux, et sont très-fiers de leur
sang non mêlé. 11 y a deux espèces d'Arabes : ceux qui
cultivent et habitent les terres, et les Bédouins ou Arabes
nomades. Ceux-ci habitent ordinairement le petit Atlas
et les chaînons secondaires qui conduisent au grand Atlas.
La dénomination de Bédouins s'applique également aux
Bérebères et aux Kabailes; ce terme vient du mot arabe
bedewe, qui signifie un maraudeur, un vagabond. Le nom
 de Barbaresques donné aux habitants de la Régence, n'est
pas un dérivé du mot barbare, mais une corruption de
celui de berebere. Les bérebères sont les aborigènes de
cette partie de l'Afrique ; les Koulonglis sont les enfants
 des Turcs mariés aux femmes du pays.
   Le costume des Bédouins est très-pittoresque : un mor-
ceau de drap de cinq ou six pieds de long, et large de
neuf, qui s'appelle haïk, comme le voile des femmes
mauresques, se pose de manière à ce qu'un de ses angles