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189 couvre la t ê t e , où on l'assujettit avec une bande d'étoffe roulée comme un turban; peu solide sur les épaules, ce vêtement se dérange souvent, mais l'usage a donné aux Arabes un mouvement plein d'élégance pour le replacer; le burnouss se met pardessus; c'est un tissu de laine blanche qui a quelque analogie avec le mérinos; coupé dans la forme des manteaux espagnols , il est très-ample par le bas et juste au col, où se ratache un capuchon formé d'un carré de la même étoffe cousu de deux côtés, et orné de gros glands faits avec les fils du même tissu. Les gens riches portent le tarabou (la calotte de feutre rouge, devenue si commune chez nous), entourée de mous- seline, dont le nombre des plis indique le rang militaire ou marchand. Les femmes portent aussi le haïk, attaché par des agrafes d'argent, dessous lequel elles ont une chemise et un pantalon; elles enveloppent leurs petits enfants dans le haut du haïk, et les portent là comme dans un sac; un mouchoir, nommé sarnah, entrelacé de fils d'or et d'argent, arrangé avec assez de goût dans leurs longues nattes de cheveux, forme leur coiffure ; nous en avons vu quelques-unes dont la tête était chargée d'un diadème de métal, d'argent peut-être , d'une hauteur dé- mesurée. Elles mettent pardessus un long morceau d'un tissu de lin assez semblable à la batiste qui est toujours richement brodé et qui les cache complètement; elles se teignent, comme les Mauresques, les cheveux, les sour- cils et les cils avec le héné ; les femmes kabaïles se tatouent les jambes et les bras ; cette opération se fait avec la pointe d'une aiguille et la poudre d'une pierre noire dont on frotte la partie tatouée. Avant la domination française, les formes de la justice étaient simples et expéditives à Alger; les arrêts étaient