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185 gendre (1) du Dey , le Klefta du Beylik d'Oran, le Bey de Tittery, et celui de Constantine, qui méditait peut-être déjà les projets d'indépendance qu'il fit éclater plus tard, réunirent leurs troupes, pour résister aux nôtres. Le camp abandonné du Bey de Tittery fut occupé par la première division, long-temps encore après la prise de la ville ; aucun ordre , aucun alignement n'avait présidé à l'arran- gement des tentes, dont la plupart étaient de dimensions gigantesques , d'une blancheur éblouissante , ou bariolées de couleurs éclatantes ; elles étaient toutes surmontées d'un croissant, ou d'un globe doré; ce campement arabe, irré- gulier, pittoresque, animé par les détails d'un bivouac français , offrait par ses contrastes , et ses incidents bi- zarres , un coup d'oeil dont tous ceux qui en ont joui ne perdront jamais la mémoire. La tente de l'Aga formait un appartement complet où l'on passait d'une pièce à l'autre en soulevant un coin de draperie ; un immense salon, servant sans doute de salle du conseil, était tendu de drap rouge couvert à profusion de broderies en soies de couleur. Une portière pareille, le séparait de l'appartement des femmes, qu'on reconnut aux tentures épaisses qui le fermait , et à une forte odeur de musc. Sur le devant de la tente , au moyen d'une dra- perie qui se relevait sur de légers piliers , régnait un joli péristile, sous lequel nous vîmes le général Berthezène fu- mant tranquillement sa pipe ; sans doute peu de jours (1) Lorsque Hussein voulut marier sa fille , il la conduisit sur un balcon de la Casauba , à l'occasion d'une fête qui avait rassemblé une nombreuse po- pulation : « Vois , lui dit-il, choisis parmi ces hommes. » Va jeune et beau lutteur de profession fut celui que la jeune fille distingua , et qu'Hussein lui donna pour époux. Élevé au rang d'Aga des Janissaires, il était généralissime des troupes de la régence , lors de la prise d'Alger.